Le télétravail, une solution pour faire des économies d’énergie?
Pratique à bien des égards, le télétravail permet notamment de limiter ses déplacements. Peut-il aussi permettre de faire des économies sur les factures d’électricité ou de chauffage ?
On le sait, le recours au télétravail a bondi lors de la pandémie de Covid-19. Si toutes les professions ne s’y prêtent pas, le télétravail concerne 20 % des travailleurs et travailleuses en France, selon l’Insee. Et si cela se pratique beaucoup dans les territoires très urbanisés, les départements plutôt ruraux, comme la Vendée, ne sont pas en reste.
Plusieurs études montrent que le télétravail a de nombreux atouts : moins de stress lié au trajet, meilleure efficacité et productivité, meilleur équilibre entre travail et temps personnel, moins de dépenses de carburant liées aux trajets domicile-travail.
Les salariés peuvent-ils faire des économies avec le télétravail ?
Oui, et non… L’Insee estime que la moitié des actifs résidant en zone rurale parcourent plus de 13 kilomètres pour se rendre au travail, 26 km aller/retour. Avec deux jours de télétravail hebdomadaires sur 47 semaines travaillées, ce sont près de 2500 kilomètres évités soit environ 166 litres de carburant par an (environ 315 euros avec du carburant à 1,9 € le litre).
Selon l’Ademe, la démocratisation du télétravail a un impact écologique réel. Cela permettrait de diminuer d’environ 70 % le volume de déplacements liés aux trajets domicile-travail, donc de diminuer les émissions de polluants.
Des notes positives, nuancées par le fait qu’à la maison… on consomme ! C’est sur les salariés que reposent les frais d’électricité et de chauffage liés au télétravail (cuisson du repas, ordinateur branché), mais aussi la connexion internet ou l’achat de certaines fournitures de bureau (cartouches d’imprimante…).
Selon une étude parue en 2021 menée par un cabinet de stratégie RH, le télétravail pourrait entraîner un surcoût très variable pour les salariés. Cela peut représenter de 13 à 150 € par mois, selon de nombreux facteurs :
- le nombre de jours travaillés à la maison
- la surface du logement à chauffer et le mode de chauffage
- le fait que le logement soit chauffé même en cas d’absence
- le droit aux tickets-restaurants ou non
- le matériel nécessaire au télétravail, etc.
Une étude de l’Institut Français pour la performance du bâtiment (IFPEB) menée à la demande du ministère de la Transition énergétique nuance ces résultats, et indique que l’effet rebond sur les consommations d’énergie des télétravailleurs serait de 3,5 à 7 %. Chaque situation est donc unique, et à étudier de près, d’autant que certains employeurs prennent en charge une partie des frais.
Quels écogestes pour faire des économies d’énergie en télétravail ?
Pour maîtriser sa consommation d’énergie en télétravail, il existe quelques bons réflexes simples à mettre en place. Dans son guide “Ecoresponsable au bureau”, l’ADEME insiste notamment sur la sobriété numérique : un ordinateur portable consomme moins qu’une tour avec écran. Côté connexion, un ordinateur connecté à internet en filaire et téléphone en wifi seront plus économes. On peut aussi activer le mode “économies d’énergie” de l’ordinateur qui baisse la luminosité, fermer les onglets inutilisés de son navigateur, privilégier les échanges audio plutôt que vidéo ou encore éviter les envois de données inutiles : ce n’est pas toujours nécessaire de cliquer sur “répondre à tous” ! Et à la fin de la journée, penser à éteindre tous ses outils numériques, y compris sa box internet, et débrancher les chargeurs.
Pour l’éclairage, il est recommandé d’installer son bureau près d’une fenêtre, afin de bénéficier de la lumière naturelle, et de bien choisir ses ampoules : les LED seront bien plus économes que les ampoules classiques.
Enfin, pour faire des économies de chauffage, l’installation de poignées thermostatiques sur les radiateurs ou d’un thermostat intelligent permet de régler le chauffage pour une pièce en particulier.
Sobriété énergétique et télétravail : les entreprises peuvent-elles réduire leur impact ?
C’est une possibilité, mais sous conditions… Dans le Plan de sobriété énergétique 2022, le télétravail a été recommandé par le gouvernement, afin de permettre aux entreprises de diminuer leurs besoins en énergie. D’après l’étude de l’IFPEB, le télétravail doit être bien organisé pour répondre à des enjeux d’économies d’énergie : par exemple, une journée imposée de télétravail permet de mettre en sommeil le bâtiment, ce qui n’est pas le cas du télétravail sur des journées aléatoires. Et les effets sont encore plus marqués si le vendredi est télétravaillé, avec jusqu’à 30 % d’économies d’énergie. Un vrai levier !
Quelles sont les obligations de l’employeur pour le télétravail ?
→ Dans le secteur privé, le télétravail peut être mis en place suite à un accord collectif, une charte ou une entente entre la personne salariée et l’employeur. Sauf en cas de force majeure, un salarié peut refuser le télétravail. L’employeur doit justifier son refus d’accorder le télétravail.
→ L’employeur doit prendre en charge les frais engagés pour exécuter sa mission. Il doit fournir le matériel et les équipements nécessaires au télétravail (ordinateur…) et informer des restrictions d’usage du matériel et des services de communication professionnels. Il peut aussi mettre en place une indemnité forfaitaire, mais n’y est pas obligé.
Aller plus loin
→ La fiche télétravail du site Service Public
→ Calculer l’impact de son transport domicile-travail avec l’Ademe
→ Trajet domicile-travail : et si vous vous mettiez au vélotaf ?
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