Savez-vous comment est organisée la gestion de l’eau en Vendée ?
Parmi les spécificités vendéennes, il y a la gestion de l’eau ! En effet, l’eau qui coule au robinet, retenue dans des réserves, provient principalement des rivières du département. Ces réserves sont-elles pleines après l’hiver pluvieux qui vient de se terminer ?
Une gestion de l’eau Vendéenne complexe à mettre en œuvre
Hiver pluvieux, hiver heureux ? Cela n’aura pas échappé aux Vendéens et Vendéennes : l’hiver 2023 a été particulièrement intense en précipitations. C’est plutôt une bonne nouvelle pour la gestion de l’eau : fin mars, les réserves étaient remplies à 95 % au 21 avril 2024, selon les chiffres de Vendée Eau, le service public en charge de l’eau dans le département.
Le taux de remplissage de ces réserves d’eau n’est pas anodin, puisque la Vendée a une spécificité : 94 % de l’eau qui coule au robinet provient de captations en surface, c’est-à-dire dans les rivières – contre 30 % en France, en moyenne.
L’eau est ensuite retenue dans 13 réserves et 2 anciennes carrières aménagées, qui peuvent contenir plus de 55 millions de mètres cubes d’eau, soit environ la consommation d’eau en Vendée sur un an (50 millions). Les 6 % restants viennent de captations en profondeur.
Pourquoi si peu ? Tout simplement parce que la Vendée est située en toute fin du massif armoricain et ne possède pas de nappes phréatiques profondes. Par ailleurs, le département n’est pas traversé par un fleuve majeur qui permettrait une prise d’eau continue, comme c’est le cas en Loire-Atlantique, où l’eau est captée directement dans la Loire. Il a donc fallu trouver d’autres solutions pour amener l’eau jusqu’aux robinets !
Gestion de l’eau en Vendée : gare aux crues
Qui dit eau captée en surface dit eau plus sensible à la pollution directe, c’est pourquoi la préservation des rivières est un enjeu majeur dans le département. Cela veut aussi dire que c’est une eau plus sensible aux sécheresses et aux crues.
La mission de Vendée Eau n’est donc pas seulement de capter et fournir de l’eau potable, mais aussi d’assurer le suivi de la ressource : par exemple, fin 2023, le niveau de certaines réserves a été baissé de façon préventive. En stockant moins d’eau, les réserves ont pu accueillir le trop plein lié aux précipitations du début d’année 2024 sans que les Vendéens et Vendéennes ne subissent trop de dommages. Malgré toutes ces précautions, certains villages du Sud-Vendée ont subi des inondations fin février.
Des réserves pleines avant l’été : un point central de la gestion de l’eau vendéenne
En avril, le taux de remplissage à 95 % est le maximum autorisé par la préfecture à cette période, afin de pouvoir prévenir d’éventuelles crues. L’objectif de Vendée Eau est d’avoir rempli ses réserves au maximum le 1er juin puisqu’en été, la consommation d’eau augmente et peut même être multipliée par 10 sur la côte – arrosages, remplissage de piscines, hausse de la fréquentation liée au tourisme… Et comme un hiver pluvieux n’empêche pas un printemps et un été de sécheresse, il faut anticiper.
En effet, en été, en période de forte chaleur, l’évaporation de l’eau des réserves peut atteindre 1 cm par jour, soit des millions de mètres cubes. La ressource est alors gérée au compte-goutte, notamment avec des restrictions d’usage, parfois même bien avant les journées les plus chaudes.
Aller plus loin
→ Comment préserver l’eau en Vendée
→ Comment faire des économies d’eau au jardin ?
→ Le suivi hebdomadaire de la ressource par Vendée Eau
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