Compost en appartement : quelles solutions en Vendée ?
Restes de repas, épluchures, coquilles d’oeufs… Depuis le 1er janvier, les biodéchets ne doivent plus être jetés à la poubelle, mais être compostés. Pour les foyers vendéens disposant d’un terrain, la solution est simple : installer un bac à compost dans leur jardin. Mais comment faire lorsque l’on vit en appartement ? Différentes solutions existent pour bien composter en appartement.
La Vendée compte près de 70 000 appartements pour un peu plus de 360 000 maisons individuelles. Si la majorité des foyers vendéens disposent d’un terrain pour installer un composteur, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux vont devoir faire autrement : depuis le 1er janvier 2024, il est obligatoire de disposer d’une solution pour les déchets organiques. Impossible ?
“Le compostage me passionne depuis des années, je peux vous affirmer qu’il est tout à fait possible de composter lorsque l’on vit en appartement !”, pose Éric Bourdet, président de l’association de Compostage en Marjorie, qui gère la plateforme de compostage vendéenne de Dompierre-sur-Yon. “Il y a plusieurs solutions : aller déposer ses déchets organiques dans un composteur de quartier, installer un lombricomposteur chez soi, ou encore un seau Bokashi”.
Première option pour composter en appartement : le composteur collectif
Le composteur collectif permet à tous les habitants des alentours, qu’ils vivent en appartement ou en maison, de venir déposer leurs biodéchets au même endroit, dans leur quartier ou au pied de leur immeuble.
Il se présente sous forme d’un grand bac ou d’une petite cabane en bois, et peut être installé dans un square, un coin de rue, ou dans le jardin commun d’une copropriété. Certains sont déjà en place en Vendée, notamment à La Roche-sur-Yon, Les Herbiers, Les Sables-d’Olonne ou encore Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Leurs installations devraient se multiplier dans les prochaines années.
“C’est sans doute l’option la plus simple pour les habitants qui vivent en appartement, précise Eric Bourdet, et elle a un grand avantage : elle permet aux gens de se rencontrer.” Gérés par des bénévoles, les composteurs collectifs réunissent leurs habitués autour d’eux aux heures d’ouverture, et il n’est pas rare que des discussions s’engagent, voire que l’on se mette à jardiner ensemble.
Le compost en copropriété reste un cas particulier. En effet, la loi anti gaspillage n’impose pas aux copropriétés d’installer un composteur dans leurs parties communes, car ce n’est pas toujours possible, néanmoins le conseil syndical, les habitants ou copropriétaires peuvent soumettre l’idée et la faire voter lors de l’assemblée générale annuelle. Dans ce cas, la pose, le choix du modèle et de l’emplacement doivent être débattus et votés à la majorité de tous les copropriétaires. Pas d’obligation donc, mais une forte incitation, puisque avoir un composteur en bas de chez soi lorsque l’on vit en appartement va devenir un véritable élément de confort face à l’obligation de composter, tout en permettant de réduire le volume des déchets de l’immeuble.
L’objectif en Vendée est de développer au maximum la solution du compostage collectif. Mais cette option n’est pas possible partout, reconnaît Eric Bourdet : “Certaines zones urbaines sont si denses qu’installer un composteur commun peut s’avérer impossible, comme dans certaines villes du littoral, ou à La Roche-sur-Yon, par exemple. On le voit bien dans les vieux centre-villes qui ont très peu d’espaces verts, et où les immeubles anciens sont mitoyens et sans arrière cour ou jardin. Dans ces cas-là, les communes peuvent envisager le ramassage au porte-à-porte, mais c’est assez coûteux.”
Deuxième option pour composter en appartement : le lombricomposteur
Heureusement, d’autres options s’offrent aux habitants des appartements : le lombricomposteur est un composteur qu’on installe directement à l’intérieur de son logement.
“Ça peut-être sur un balcon, dans une cave, ou dans la cuisine.” Il ressemble à une grosse boîte à plusieurs tiroirs : dans le premier, on met les déchets, dans le second, se trouvent des vers qui vont se nourrir des déchets et les transformer en compost, qui tombera ensuite dans les tiroirs du bas.
Troisième option pour composter en appartement : le seau Bokashi
Le mot japonais “Bokashi” signifie “matière organique bien fermentée”. C’est un mini composteur de cuisine, sous forme d’un petit seau fermé, dans lequel on accélère la décomposition des biodéchets grâce à un mélange “activateur”.
Ce mélange – qu’on peut acheter sous forme d’une poudre tout prête, en sachet – est principalement composée de bonnes bactéries qui vont s’activer au contact des déchets de cuisine. Le résultat, c’est un compost concentré et riche, excellent pour les plantes. “C’est l’avantage du bokashi, mais aussi du lombricomposteur : ces deux méthodes produisent un véritable engrais”, avance Eric Bourdet.
Que faire de son compost une fois mûr
C’est une chose de composter en appartement, mais ensuite, que faire de cette nouvelle matière ?
“Avec ce compost, les habitants des appartements vont pouvoir enrichir la terre de leurs plantes en pot, mais aussi amender les sols de la ville. Si vous n’avez pas besoin de votre compost, il est possible d’aller le vider dans un lieu indiqué : au pied d’un arbre, d’une haie, d’un massif… On peut aussi en avoir besoin près de chez vous dans un jardin partagé, un potager d’école, etc.”
À savoir tout de même : en France, le don de compost est tout à fait possible mais soumis à réglementation. En bref, chacun est responsable du produit qu’il donne. À ce jour, pour ajouter son compost à un composteur de quartier voisin, le déposer dans un jardin ou au pied d’un massif sur l’espace public, il est important de s’assurer au préalable d’en avoir l’autorisation. Face à l’enjeu, les communes devraient s’emparer rapidement de la question en 2024 et prendre les devants pour proposer des solutions de dépôt à leurs habitants. D’autant qu’elles y ont intérêt : “En zone urbaine, le compost va permettre d’accélérer la végétalisation de la ville, dont on a bien besoin avec le réchauffement climatique ! Cette matière est une véritable ressource pour nos territoires, il est temps d’arrêter de l’enfouir ou de l’incinérer”, conclut Eric Bourdet. Quant à la vente du compost, elle est réservée aux professionnels et réglementée, elle aussi, pour limiter les risques sanitaires : le compost doit respecter certaines normes pour pouvoir être vendu, ce qui exclut les particuliers de ce commerce.
Aller plus loin
Vers qui se tourner pour en savoir plus en Vendée ?
Trivalis , le syndicat mixte départemental d’études et de traitement des déchets ménagers et assimilés de la Vendée, renseigne les vendéens sur les options qui s’offrent à eux pour le tri et la valorisation de leurs déchets.
En ce qui concerne la collecte des biodéchets, elles sont organisées par chaque communauté de communes ou d’agglomération.
*Le RCC Grand Ouest : Le Réseau Compost Citoyen accompagne les productrices et producteurs de matières organiques à la réduction et à la valorisation locale et citoyenne de leurs déchets.
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