
Consommer local, pour renforcer l’économie et le territoire

Mettre dans son panier des aliments et produits locaux, c’est une façon de s’engager pour une consommation responsable, de soutenir l’économie de son territoire, et d’agir pour la préservation de l’environnement. Zoom sur la Vendée.
Alors que les enjeux environnementaux sont des préoccupations de plus en plus présentes dans les foyers, la consommation locale est une des solutions pour réduire son empreinte carbone en soutenant l’économie de proximité.
Local, vous avez dit local ?
Quand on parle de consommation locale, à quelle distance cela correspond-t-il ? Ce n’est pas si facile à définir puisqu’il n’existe pas de périmètre officiel pour les « produits locaux » ! Concernant les aliments, la plupart des boutiques bio s’entendent sur un périmètre maximum de 100 à 150 km, parfois étendu jusqu’à 250 km par les enseignes de la grande distribution.
Selon une étude de 2019 sur la consommation en Europe, 75 % des Français et Françaises assimilent le local au territoire régional. Les Vendéens et Vendéennes ont une perception plus proche, à l’échelle du département ou d’un périmètre de 30 km autour de chez eux.

Source : Enquête alimentation – Département de la Vendée (2022)
Mais le périmètre peut être différent pour d’autres produits : pour ceux issus de l’industrie, comme l’électroménager ou l’automobile, la notion de local sera plutôt nationale, le fameux « fabriqué en France ». Le local est donc une notion à géométrie variable !
Le saviez-vous ? On dit d’une personne qu’elle est « locavore » lorsqu’elle ne consomme que des produits alimentaires locaux afin de contribuer au développement durable. Le terme « locavore » a fait son entrée dans le dictionnaire Larousse en 2010. |
Pourquoi consommer local ?
Dans tous les cas, consommer local a de nombreux bénéfices. En effet, acheter des produits locaux et/ou artisanaux, c’est avoir l’assurance de renforcer l’économie locale, le marché de l’emploi et le dynamisme du territoire.
En Vendée, l’agriculture représente 4 % des emplois (contre 3 % à l’échelle des Pays de la Loire et 2 % en France) sur plus de 4 900 exploitations, dont près de 800 en bio (chiffres 2020). Le nombre d’exploitations agricoles a chuté de 20 % entre 2010 et 2020, pointant l’importance de soutenir cette activité. De son côté, l’artisanat représente près de 9 000 entreprises, dont près de 30 % dans la production et l’alimentation.
C’est aussi une façon efficace de réduire son empreinte carbone à certaines conditions… Pour les produits alimentaires, le transport ne représente qu’une petite partie des émissions de gaz à effet de serre (GES) : seulement 6 % en moyenne par rapport aux 57 % des émissions liées au mode de production. Le local est donc un allié de la saisonnalité : en comparant les émissions de GES, la culture d’une tonne de tomates sous serres chauffées en hiver équivaut à l’importation d’une tonne de tomates cultivées au soleil en Afrique du Sud, soit 26 000 km. Les tomates locales sont vertueuses… à la saison des tomates !
De même, des aliments locaux avec une forte empreinte carbone (utilisation des sols, eau, émissions de GES…), comme le fromage, la viande ou le poisson, auront davantage d’impact que des aliments peu gourmands qui viennent d’un peu plus loin. En matière d’alimentation, la mogette vendéenne a tout bon, puisqu’elle est très nourrissante, locale et économe en ressources.
Enfin, consommer local, c’est avoir plus facilement accès aux informations sur les conditions sociales et environnementales de production, et sur la qualité des produits.
Consommer local au quotidien en Vendée, c’est compliqué ?
Le lien social est aussi au cœur de la consommation locale, qui permet bien souvent de rencontrer des producteurs ou de franchir la porte de commerces de proximité. Pour une alimentation locale, il existe des réflexes simples, notamment grâce au circuit-court :
- Le marché, un grand classique qui participe au dynamisme des villes et villages. La Vendée compte de très nombreux marchés dans tout le département.
- La vente à la ferme, en direct. La carte des producteurs vendéens permet de repérer les producteurs et productrices de légumes, viande, produits laitiers… autour de chez soi.
- Les Amaps et les modes d’achats groupés. Les Amaps (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) permettent de s’abonner pour un panier hebdomadaire auprès d’agriculteurs locaux, avec l’assurance de consommer des produits frais et de saison. Ce sont aussi de vrais lieux de convivialité.
- Les boutiques comme les épiceries vrac, les magasins de producteurs, les enseignes bio, et même la grande distribution classique proposent des produits locaux.
D’autres pratiques favorisent une consommation locale, et vertueuse pour l’environnement – Cultiver son potager ou rejoindre un jardin partagé est aussi une façon de récolter des fruits et légumes locaux, avec en prime la fierté de l’avoir fait soi-même ! – Acheter de seconde main (localement ). En recyclerie, en vide-grenier ou en friperie, il est possible de trouver les objets et vêtements du quotidien… et même les cadeaux de Noël ! – Louer ou emprunter des objets à proximité, lorsqu’on en a besoin ponctuellement. Cela évite d’acheter des produits neufs, et réduit la surconsommation, tout en faisant fonctionner l’économie circulaire. – Favoriser les achats chez les créateurs et artisans locaux, qui soutiennent l’économie tout en valorisant un savoir-faire |
Produits locaux, comment s’y retrouver ?
La Vendée compte de nombreuses spécialités gastronomiques – brioche, mogettes, jambon, etc. – et une production agricole riche, principalement tournée vers l’élevage (bœuf, volaille), mais qui compte aussi des exploitations céréalières (blé, maïs, tournesol…) et du maraîchage. Son littoral, long de 250 km, offre des produits issus de la pêche et de l’aquaculture : poissons, fruits de mer, marais salants, etc. Un terroir riche pour faire le plein de produits locaux et d’artisanat.
Certains labels permettent de repérer les produits locaux, pour faciliter la tâche aux consommateurs. C’est le cas des AOP (Appellation d’origine protégée), AOC (Appellation d’origine contrôlée) et IGP (Indication géographique protégée) qui protègent notamment la gâche vendéenne, les mogettes ou encore le bœuf de Vendée. Les indications Fabriqué en France ou Origine France Garantie permettent quant à elles d’identifier des produits manufacturés dans l’hexagone. Et certains, comme les appareils électroménagers des entreprises Daan Tech ou Cooking à la française, sont même « made in Vendée » .
En adoptant des pratiques de consommation tournées vers le local, c’est tout un écosystème économique et social que l’on favorise, que l’on soit touriste ou habitant à l’année. Tout en se faisant plaisir !
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