Tout comprendre sur les labels environnementaux : suivez le guide

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Acheter un produit, choisir un service ou s’engager dans un projet : autant de gestes du quotidien qui ont un impact sur l’environnement et l’économie locale. Les labels environnementaux et économiques sont des repères essentiels pour guider aussi bien les consommateurs que les professionnels vers des choix plus responsables. Mais que se cache-t-il vraiment derrière ces logos qui fleurissent sur les produits ? Sont-ils tous fiables ? Et surtout, comment s’y retrouver sans se perdre dans la jungle des certifications ?

Dans cet article, on démêle le vrai du faux : découvrez à quoi sert concrètement un label, apprenez à identifier les différents types existants, et vérifier qui veille à leur crédibilité. Prêt à y voir plus clair ? Suivez le guide !

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un label ?

Un label ou une certification est un signe distinctif, souvent représenté par un logo, qui atteste que certaines exigences sont respectées, comme la qualité, la provenance, le respect de critères sociaux, l’impact environnemental…
 
Tout dépend du cahier des charges ! Le label sert donc à informer les consommateurs, mais aussi à valoriser les efforts des entreprises qui adoptent des pratiques plus vertueuses.

Label, certification, auto-déclaration… ce n’est pas la même chose !

Dans le domaine de la garantie qualité, il existe plusieurs niveaux d’engagement, du plus exigeant au plus permissif. Faire la différence entre ces appellations est crucial : cela vous permettra de décrypter les logos que vous croisez en magasin et, surtout, de comprendre ce qui se cache réellement derrière ces jolies étiquettes.

L’auto-déclaration : c’est une démarche volontaire par laquelle une entreprise affirme respecter certains engagements, sans qu’un organisme extérieur ne vérifie ses dires. Si elle peut être sincère, cette pratique peut aussi cacher du greenwashing.

Le label : Il s’agit d’une reconnaissance qui se matérialise par un logo facilement identifiable. Ce logo garantit que le produit ou le service correspond au cahier des charges défini par l’organisme qui a créé le label. Certains labels sont contrôlés par un organisme indépendant, d’autres non.

La certification : c’est un processus plus large, qui implique un contrôle régulier effectué par un tiers indépendant. Cela permet de vérifier si l’entreprise respecte bien un cahier des charges précis, établi à partir d’un “référentiel de certification”. C’est donc plus contraignant, mais aussi plus sûr pour les consommateurs.

Un label, à quoi ça sert concrètement ?

Les labels ou certifications sont des repères qui permettent de :

  • Guider les consommateurs et les consommatrices. Ils permettent de comparer des produits ou des services selon des critères comme l’impact environnemental, la provenance ou les conditions de fabrication.
  • Lutter contre les abus. Sans les faire totalement disparaître, les labels limitent les risques de greenwashing en imposant des critères contrôlés.
Le greenwashing, de quoi parle-t-on ?
 
C’est une forme de marketing mensongère qui induit le consommateur en erreur : cela consiste à utiliser des arguments écologiques trompeurs pour donner une image responsable à un produit ou une entreprise, sans réel engagement environnemental.

Depuis 2021, la loi française renforce les sanctions contre les entreprises qui pratiquent le greenwashing ou l’éco-blanchiement, et des amendes peuvent être prononcées pour publicité trompeuse. Les consommateurs peuvent également saisir la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en cas de doute.

Comment s’y retrouver parmi les différents types de labels ?

Les labels environnementaux

Les labels environnementaux garantissent que le produit ou le service respecte des critères écologiques tout au long de son cycle de vie, de la fabrication jusqu’au recyclage. Les plus répandus en France sont les suivants :

Écolabel Européen : c’est l’un des plus fiables. Il a été créé par la Commission européenne pour garantir un impact environnemental limité. Il concerne des produits variés : détergents, textiles, papiers, hébergements touristiques…

NF Environnement : c’est le label écologique officiel français. Il repose sur des critères stricts, contrôlés par un organisme certificateur indépendant.

AB (Agriculture Biologique) : ce label garantit des méthodes de production agricoles respectueuses de l’environnement, sans OGM ni pesticides chimiques.

PEFC / FSC : ces labels concernent la gestion durable des forêts. Ils assurent que le bois ou le papier proviennent de forêts gérées de manière responsable.

Energy Star : reconnu en Europe, ce label d’origine américaine distingue les appareils électroménagers ou électroniques les plus économes en énergie.

> Pour aller plus loin, consultez notre guide pour faire le tri parmi les écolabels

Les labels économiques et sociaux

Certains labels valorisent les retombées sociales et économiques positives pour un territoire.

Origine France Garantie : il certifie qu’un produit a été majoritairement fabriqué en France, soutenant ainsi l’économie locale. Un annuaire en ligne permet de repérer les produits fabriqués en Vendée.

Agri-Éthique : né en Vendée, ce label travaille sur le commerce équitable en France et garantit que la filière assure un revenu correct aux producteurs.

Fairtrade / Max Havelaar : Il garantit des conditions de travail équitables pour les producteurs dans les pays en développement.

IGP, AOP, AOC : ils garantissent la qualité et l’origine des produits alimentaires. Il s’agit d’une démarche particulière, puisqu’il faut que plusieurs producteurs s’associent pour faire la demande auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Le même organisme délivre le Label rouge, qui s’intéresse plus particulièrement à la qualité gustative des produits.

Les labels RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) : ils reconnaissent les entreprises qui s’engagent dans des démarches responsables sur les plans social, économique et environnemental. À ne pas confondre avec une “démarche RSE”, purement déclarative. Parmi ces labels : l’américain B Corp certified (plusieurs entreprises en Pays de la Loire), le français Lucie (voir les entreprises vendéennes certifiées), ou RSE Afnor.

Logos des labels économiques et sociaux
Le saviez-vous ? La mention “Fabriqué en France” ne signifie pas forcément que l’intégralité du produit a été fabriquée dans l’hexagone : en effet, le produit acquiert l’origine du pays où il a subi la dernière transformation substantielle. Pour un vêtement, il s’agit de la confection, même si le tissu a été fabriqué et teint à l’étranger.

Mode, cosmétiques… les labels spécifiques

Certains secteurs économiques ont leurs propres labels environnementaux ou économiques et sociaux.

  • Dans la mode, on retrouve le label GOTS (Global Organic Textile Standard) pour les textiles issus de cultures biologiques, ou Oeko-Tex pour les textiles sans substances nocives (la version “Made in green” qui offre plus de garanties).
  • Pour les cosmétiques, le label AB est fréquent, ainsi que Cosmos Organic (label bio).
logos labels environnementaux textiles et cosmétiques

Dans le secteur de l’habitat, plusieurs labels existent également, comme BBC (Bâtiment Basse Consommation) qui assure la performance énergétique, Bâtiment biosourcé pour des matériaux d’origine renouvelable, ou encore HQE (Haute Qualité Environnementale) qui opte pour une approche transversale.

Pour le tourisme aussi il existe certains labels comme Pavillon bleu, clé verte… Découvrez notre article dédié pour apprendre à s’y retrouver parmi les labels du tourisme durable

Les labels en Vendée, bien représentés ?
Dans le département, on dénombre 783 exploitations agricoles labellisées bio ou en conversion, soit 19 % des fermes bio des Pays de la Loire en 2024.
L’industrie vendéenne se démarque également, avec de nombreux produits labellisés “Origine France garantie” fabriqués dans le département : le filtre à eau Orisa (Aizenay), le lave-vaisselle Bob (Cugand), les fenêtre K-Line (Les Herbiers) ou encore les vérandas et pergolas Gustave Rideau.
Enfin, de nombreux produits alimentaires sont estampillés Label Rouge (la brioche vendéenne, les mogettes, les sardines de Saint-Gilles-Croix-de-vie…), et le vin Fiefs-vendéens a lui un label AOC.

Mais au fait, comment savoir si un label est fiable ?

Pour qu’un label soit vraiment crédible, il faut faire attention à trois indices :

  • Une certification indépendante, par un organisme extérieur, qui vérifie le respect des critères (parmi les plus courants : AFNOR, Ecocert, Certipaq, Bureau Veritas)
  • La transparence sur les critères d’attribution. Un référentiel de certification public,  actualisé régulièrement, est un signe de fiabilité.
  • Un contrôle régulier, sous forme d’audit, là encore par un tiers extérieur indépendant.

Comment s’en assurer ? Un label fiable possède toujours un site officiel qui mentionne l’organisme certificateur, et sur lequel le cahier des charges est consultable. Ce dernier s’aligne souvent sur des standards internationaux, comme la norme ISO 14024, qui définit les principes des labels environnementaux basés sur des critères multi-étapes et contrôlés par un tiers.

Les pièges à éviter dans la jungle des labels

Si les labels ont pour objectif de simplifier la vie, face à la multiplication des logos il peut devenir difficile de s’y retrouver. Comment faire la part des choses ? De quoi faut-il se méfier ?

Oui aux labels fiables, et non aux auto-déclarations non vérifiées : certains logos sont créés de toutes pièces par des marques, sans contrôle indépendant. Il existe des mentions vagues voire trompeuses (“100 % naturel”, “éco-responsable”) qui ne reposent sur aucune preuve.

Attention au « label washing » : l’accumulation de nombreux logos et labels sur l’étiquette peuvent avoir pour objectif de brouiller le message.

Toutefois, certaines mentions légales sont obligatoires, à ne pas confondre avec des labels de qualité : c’est le cas de l’origine UE, de l’étiquette énergie, de l’origine des produits alimentaires ou encore de l’affichage des émissions de CO2 pour les voitures.

Et le nutri-score, label ou pas label ?
Le nutri-score, présent sur certains emballages alimentaires, n’est pas un label mais un étiquetage. Il est affiché de façon déclarative par les marques pour classer un produit parmi d’autres produits du même type (les biscuits sont comparés aux biscuits, mais pas au fromage) selon des critères nutritifs à valoriser (teneur en fruits, en légumes, en fibres…) ou à limiter (sel, édulcorants, sucres…). Il sert donc, lui aussi, à aiguiller les consommateurs !

Qui veille sur les labels ?

En France, plusieurs organismes publics veillent à la fiabilité des labels, avec chacun un rôle différent. Les différents ministères (Écologie, Économie, Agriculture) participent à la définition des labels officiels et à leur contrôle, tandis que les organismes de certification élaborent les normes et encadrent les processus de certification. Les plus connus sont l’AFNOR et Ecocert. Enfin, l’ADEME, l’agence de la transition écologique, a pour rôle d’informer le grand public.

Et les citoyens et citoyennes, bien entendu : en prenant le temps de vérifier la fiabilité d’un label, on peut éviter les pièges du marketing et agir pour une consommation plus responsable.