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Climatiser une maison : Faut-il équiper son logement ?

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Avec un climat plutôt doux et peu de pics de chaleur, la Vendée n’est pas prédisposée à
l’utilisation de la climatisation à grande échelle. Pourtant, comme partout en France, les
ventes de climatiseurs pour maison augmentent. Est-ce un bon investissement, sur le plan
économique et écologique ?

Quand les températures grimpent, la tentation de climatiser une maison se fait sentir…
Après chaque vague de chaleur, les ventes de climatiseurs mobiles ou fixes augmentent :
plus de 25 % des foyers français étaient équipés en 2022, contre 14% en 2016.
La climatisation est-elle utile partout ? L’investissement vaut-il vraiment le coup dans un
département comme la Vendée, au climat océanique tempéré ? Éléments de réponse.

Climatiser une maison : un investissement plus ou moins lourd

Il existe plusieurs types de systèmes de climatisation : des appareils mobiles, que l’on peut
déplacer dans l’habitation, et des appareils fixes à installer dans une ou plusieurs pièces de
la maison. Leur principe est toujours le même : capter l’air intérieur, le refroidir et rejeter le
surplus de chaleur à l’extérieur.


En fonction de l’installation choisie, l’investissement de départ est très variable : il faut
compter de 300 € à plus de 1 000 € pour un petit climatiseur mobile, souvent plébiscité par
les personnes vivant en appartement.


Le tarif des climatiseurs fixes dépendra du type d’appareil (avec ou sans unité extérieure) et
du nombre de pièces à climatiser, auxquels viendra s’ajouter le prix coût d’installation de la
climatisation, pour des factures allant de 5 000 € à plus de 10 000 €. Ces dispositifs sont
davantage utilisés dans les maisons individuelles, plus nombreuses en Vendée.

Quel coût pour climatiser une maison en Vendée ?

Une fois la clim installée, celle-ci engendre des coûts d’utilisation : pour un climatiseur
mobile, il faut compter entre 1,5 et 2,5 kWh par heure de fonctionnement, soit 0,4 € à 0,67 €.
Pour un usage de 4h par jour, le coût de la climatisation représentera entre 48 € à 80,5 €
soit 145 € à 240 € pour trois mois d’été.

L’ADEME estime que les climatiseurs mobiles consomment jusqu’à 2,5 fois plus que les
fixes et recommande que les installations soient les plus sobres possible, notamment en
ayant recours aux énergies renouvelables pour les alimenter.

« En réalité, en Vendée, nous utilisons davantage le chauffage, 6 mois dans l’année, que les
systèmes de climatisation, note Vincent Billaud, référent énergies renouvelables thermiques
au SYDEV. On va remarquer des usages ponctuels de la climatisation durant les deux mois
d’été, avec parfois des pics qui vont durer jusqu’à une dizaine de jours. » De fait, un
système de climatisation ne tournera pas autant dans un logement vendéen que dans un
logement du Sud de la France. Il pèsera certes moins sur la facture d’électricité, mais ne
sera réellement utilisé qu’une poignée de jours dans l’année. À l’exception de publics
fragiles, comme les personnes âgées, cet investissement de confort n’est pas forcément
gagnant.

D’autant plus qu’aux coûts d’installation et d’utilisation, s’ajoute l’entretien de la climatisation
: c’est une étape indispensable pour s’assurer qu’elle ne surconsomme pas et que la
circulation de l’air est bonne.

En effet, le système de climatisation va créer de la condensation qui peut dégrader la qualité
de l’air intérieur et entraîner le développement de bactéries si l’évacuation ne se fait pas
correctement. Enfin, des frais de réparation ou de dépose du climatiseur en fin de vie
doivent être pris en compte dans le coût total d’usage.

Climatiser une maison n’est pas la seule solution

« L’utilisation du climatiseur doit être la dernière étape de protection contre la chaleur. Avant
de climatiser une maison, il faut penser à des solutions passives, notamment l’isolation des
bâtiments
», prévient Vincent Billaud. En effet, climatiser une « bouilloire thermique », selon
l’appellation de la Fondation Abbé Pierre, c’est comme chauffer une passoire thermique :
très coûteux et peu efficace.


Parmi les solutions complémentaires : limiter l’entrée de la chaleur avec de la végétation ou
des brises soleil, limiter les usages qui génèrent de la chaleur comme le four, adopter les
bonnes pratiques de ventilation naturelle… À défaut, le brassage d’un ventilateur sera
efficace en consommant moins d’énergie. Les vagues de chaleur étant vouées à augmenter
et s’intensifier, selon le 6e rapport du GIEC publié en 2023, ces solutions sont à adopter en
priorité, aussi rapidement que possible.

Climatisation et environnement ne font pas bon ménage

Si climatiser une maison améliore ponctuellement le confort thermique, cela renforce aussi
le dérèglement climatique. En effet, les fluides frigorigènes génèrent de très grandes
quantités de gaz à effet de serre. De plus, en rejetant de l’air chaud, la clim participe au
développement d’îlots de chaleur. Si les grandes métropoles sont plus concernées que des
villes comme La Roche-sur-Yon ou Les Sables-d’Olonne, des phénomènes ultra-localisés
peuvent être observés.


« Au regard de tous ces éléments, l’investissement dans une clim et son usage doivent être
très raisonnés, que ce soit pour les professionnels ou les particuliers », estime Vincent
Billaud. On l’aura compris, pour se tenir au frais en Vendée, il existe de meilleures solutions
que la climatisation !


En dernier recours, l’usage de la climatisation doit se faire en respectant la réglementation qui impose de régler la température sur 26°C minimum, tout en conservant un écart de 5 à 6°C maximum avec la température extérieure.