Des éco-matériaux locaux : le bon combo pour la maison

Les éco-matériaux, c’est quoi ?

On entend par éco-matériaux les matériaux qui vont contribuer à la diminution de l’impact environnemental du bâtiment, au moment de sa production avec une maîtrise des ressources, lors de son utilisation avec une bonne isolation thermique et acoustique par exemple, ou lors de son recyclage. On parle aussi parfois de matériaux éco responsables ou encore biosourcés.

Parmi ces éco-matériaux, on retrouve plusieurs type de matériaux :

• Les matériaux biosourcés, issus du vivant, comme l’isolant à base de fibres de chanvre de l’entreprise vendéenne Cavac, produites par des exploitations agricoles du territoire. Cela peut aussi être des isolants à base de laine animale ou de paille, des peintures à base de résine végétale, du béton ou enduit à base de fibres végétales, etc.
• Les matériaux issus du recyclage de matières existantes, comme l’isolant textile produit par Le Relais, ou les blocs de plastique Blockto, conçus aux Herbiers.
• Les matériaux issus de la nature, non renouvelables mais disponibles en grande quantité, comme l’argile, le calcaire… Des solutions libres de droits existent même pour fabriquer ses propres briques de terre compressée.

Pour être utilisés, ces matériaux éco responsables doivent répondre aux exigences techniques des matériaux de la construction – durabilité, sécurité… -, et être sans danger pour la santé et l’environnement lors de la fabrication, de l’utilisation et de la destruction.

Quels atouts pour les matériaux biosourcés ?

En Vendée, le secteur de la construction se porte bien, avec un territoire qui attire : les autorisations de construction ont augmenté de 51 % entre juin 2021 et mai 2022, selon la Dreal. Pour autant, les éco-matériaux sont encore peu utilisés, selon l’Ademe les isolants biosourcés représentent seulement 5 % du marché en France. Pour la construction neuve comme pour la rénovation, les éco-matériaux ont pourtant de nombreux avantages.

Les avantages des matériaux éco responsables :

• Les matériaux biosourcés ont de bonnes performances énergétiques, notamment grâce à leurs propriétés respirantes et à leur déphasage thermique, c’est-à-dire la capacité à empêcher la pénétration de la chaleur. En étant couplés à une conception bioclimatique, adaptée au lieu d’implantation pour en tirer tous les bénéfices thermiques (et se prémunir des inconvénients !), leurs performances seront encore meilleures, et permettront des économies d’énergie sur le long terme.
• Les matériaux biosourcés sont pensés pour être économiques et durables, car pour être réellement écologiques ils doivent présenter des coûts de fabrication, d’entretien et de recyclage les plus bas possibles par rapport à leur longévité. Ainsi, un isolant biosourcé comme la laine de chanvre aura une longévité de 40 à 50 ans, contre environ 15 ans pour de la laine de roche. Et ces matériaux limitent la dépense d’énergie “grise”, celle qu’on ne voit pas, utilisée pour l’extraction des ressources, le transport, etc.

• Les matériaux biosourcés permettent de vivre dans un environnement plus sain, puisqu’ils n’émettent pas de composés organiques volatiles (COV) nuisibles comme le font certains matériaux conventionnels (mélaminé, colle-vernis, etc.). Par ailleurs, les matériaux biosourcés peuvent emmagasiner du CO2 et améliorer la qualité de l’air.
• Les matériaux biosourcés favorisent l’économie et les filières locales, en étant produits en circuit-court, à partir de ressources qui ne sont pas importées. La France est le premier producteur de chanvre en Europe, et la Vendée est l’une des deux plus grosses chanvrières du pays.

Comment s’y retrouver parmi les éco-matériaux ?

Malheureusement, il n’existe pas de guide ultime des éco-matériaux ! Quelques bonnes pratiques peuvent être utiles pour faire son choix :

• Privilégier des éco-matériaux locaux : la France dispose de grandes ressources en bois et en chanvre, mais le liège sera souvent importé.
• Se référer à certains labels environnementaux comme Nature plus ou l’Ecolabel européen.
• Questionner les professionnels du bâtiment (architecte, artisans…) sur leur connaissance et leur aisance sur le sujet.

Un label “bâtiment biosourcé” existe depuis 2012, il est délivré en fonction de la quantité de matériaux biosourcés utilisés pour l’ensemble de la construction. Le premier niveau du label est donné à partir de 42 kg de matériaux biosourcés par mètre carré de plancher. Ça peut être un bon objectif à avoir en tête au lancement d’un projet de construction ou de rénovation !