
Plages et baignade en Vendée : quelques astuces pour préserver ce milieu fragile

La pollution des océans est un sujet de préoccupation majeur aujourd’hui, menaçant la plus grande réserve de biodiversité mondiale. Avec ses 250 km de littoral, la Vendée et les vendéens ont un rôle à jouer pour sa préservation. Alors, comment profiter pleinement de la baignade tout en respectant cet environnement exceptionnel ? Voici quelques conseils simples, mais essentiels.
Les océans accueillent près de 80% de la biodiversité mondiale. Et le littoral vendéen n’est pas en reste, grâce à la diversité de ses milieux : plages sableuses, dunes, marais salants, estrans rocheux… C’est aussi un littoral prisé, ponctué de belles plages et de stations balnéaires qui attirent chaque année des milliers de baigneurs. Ces derniers peuvent se rassurer : en 2025, le classement des eaux de baignade en France, réalisé par l’association indépendante Eau et Rivières, témoignait encore d’une eau de très bonne qualité sur la grande majorité des sites surveillés en Vendée. 15 plages vendéennes ont également reçu, en 2025, le label Pavillon Bleu, qui récompense la qualité de l’eau, la gestion des déchets et la sensibilisation environnementale. Parmi elles se trouvent des plages situées à L’Aiguillon‑la‑Presqu’île, Jard‑sur‑Mer, La Tranche‑sur‑Mer, Notre‑Dame‑de‑Monts et Talmont‑Saint‑Hilaire.
Le saviez-vous ? En Vendée, les zones de baignade en mer et en eau douce sont surveillées et contrôlées par l’ARS Pays de la Loire, qui partage ses résultats et ses recommandations en ligne. Les contrôles sont effectués du 15 juin au 15 septembre pour les eaux de mer, et du 1er juillet au 31 août pour les eaux intérieures. Les échantillons sont prélevés en des points de surveillance qui correspondent à la zone de fréquentation maximale des baigneurs, ou à la zone qui présente le plus grand risque de pollution. |
- 15 plages vendéennes ont reçu le label Pavillon Bleu en 2025.
Mais si les eaux du littoral vendéen sont majoritairement sûres pour la baignade, elles n’en sont pas moins fragiles et régulièrement sujettes à des épisodes de pollutions qui portent atteinte à leur biodiversité. En janvier 2023 par exemple, les plages vendéennes ont été envahies par des centaines de milliers de granulés plastiques industriels, provenant de conteneurs perdus en mer. Ces micro-billes, qui font moins de 5 millimètres de diamètre, contaminent malheureusement les écosystèmes côtiers de façon durable. Le plastique, en particulier, est l’une des principales sources de pollution marine en Vendée comme ailleurs.
Selon les données de la fondation Ellen Macarthur, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans chaque année. Une large part des déchets polluants retrouvés sur le littoral vendéen n’est donc pas le fait des habitants eux-mêmes ! Que faire, dès lors, pour limiter son impact et ne pas ajouter à la pression qui s’exerce déjà sur les écosystèmes ?
C’est une évidence pour beaucoup : ramasser ses déchets
L’une des premières choses à faire pour limiter la pollution sur le littoral vendéen, c’est de bien veiller à ramasser ses déchets. Même un simple mégot ou un sac plastique oublié peut avoir de graves conséquences, comme l’ingestion ou l’étranglement pour des oiseaux ou des poissons. C’est aussi une source de pollution de l’eau et du sable. En balade ou après la baignade, ne rien laisser sur la plage est donc primordial. Près de 50% de la pollution marine est dûe aux plastiques à usage unique, comme les couverts, les bouteilles, les pailles, ou encore les cotons-tiges.
- 50% de la pollution marine est dûe aux plastiques à usage unique (couverts, bouteilles, pailles, coton-tiges…)n balade ou après la baignade, ne rien laisser sur la plage est donc primordial. Près de 50% de la pollution marine est dûe aux plastiques à usage unique, comme les couverts, les bouteilles, les pailles, ou encore les cotons-tiges.
Mieux vaut se baigner sur les plages balisées et surveillées
Se baigner sur les plages surveillées, c’est d’abord une question de sécurité… mais aussi de préservation de la biodiversité marine ! En étant aménagées pour accueillir le public, ces plages permettent de canaliser la fréquentation humaine, et donc, de la limiter par ailleurs dans les zones naturelles sensibles. En choisissant les plages grands publics, vous évitez donc d’endommager des habitats fragiles. En Vendée, le patrimoine naturel (réserves, Natura 2000) est protégé par des mesures réglementaires et des outils scientifiques spécifiques comme l’ADNe : L’ADN environnemental est une technique de surveillance de la biodiversité non invasive pour les milieux naturels et les espèces.
Le saviez-vous ? En raison de sa côte sableuse particulièrement vulnérable, la Vendée fait partie des départements français les plus concernés par le phénomène d’érosion côtière, qui s’amplifie avec le dérèglement climatique. Que cela signifie-t-il ? Que son trait de côte – les falaises, la dune en front de mer -, recule de plus en plus vite sous l’effet de la montée des eaux, combinée aux tempêtes. Selon la dernière étude du Cerema ministère de la Transition écologique publiée en avril 2024, 319 logements vendéens, dont 96 résidences principales et 33 locaux professionnels, sont à risque face à l’érosion et la submersion à l’horizon 2050. |
Pourquoi privilègier une crème solaire sans effets nocifs sur les écosystèmes ?
Jusqu’à 25% de la crème solaire que l’on s’applique se retrouve dans l’environnement marin en une vingtaine de minutes, affectant directement la faune et la flore qui s’y trouvent.
Il est pourtant possible d’allier protection efficace et respect de l’environnement en choisissant de préférence une crème sans parfum synthétique, parabènes, silicones ou nano-particules, en privilégiant les filtres minéraux (oxyde de zinc, dioxyde de titane non-nano), et en vérifiant la présence de labels comme la mention « reef safe ». Ces crèmes se trouvent facilement dans les parapharmacies. Certaines sont même vendues en grande surface.
Les coquillages, galets et algues sont à laisser sur place
On appelle ça la “laisse de mer”. Il s’agit de tout ce que la marée transporte sur la plage, que nous aimons observer et parfois ramasser : les coquillages, les bouts de bois, les tas d’algues marines ou encore les carapaces de crabes. Même si ramasser quelques coquillages en souvenir n’est pas interdit sur la plupart des plages, le mieux est de les laisser sur place. Car ils ne sont pas inutiles, au contraire ! Les coquillages et les galets feront le sable de demain à force d’être chahutés par les eaux. Les algues servent de nourriture et d’abri à de nombreux animaux marins : certains oiseaux qui nichent au sol s’en servent par exemple, comme les gravelots à collier interrompu, une espèce protégée qui fréquente les plages vendéennes.
Le saviez-vous ? Pour observer l’évolution du littoral vendéen face à la montée des eaux, un dispositif scientifique appelé CoastSnap permet aux habitants et aux touristes de participer à sa surveillance. Le principe est simple : des “stations” sont installées sur certaines plages et invitent les passants à prendre une photo du littoral sous un angle précis puis à l’envoyer à une équipe de scientifiques de l’Observatoire régional des risques côtiers (OR2C). En Vendée, on compte trois stations, sur les plages des Homardiers et de la Clère (Noirmoutier), et sur l’estacade de Saint-Jean-de-Monts. |
Et pourquoi pas, participer aux opérations de nettoyage des plages ?
Sans endosser la responsabilité des échouages de déchets qui s’accumulent sur nos plages, participer aux opérations de ramassage ponctuelles peut être une façon d’agir à son échelle face à ce type de pollution : de nombreuses associations comme FNE Pays de la Loire ou The SeaCleaners, en organisent régulièrement en Vendée. Certaines communes balnéaires comme Les Sables d’Olonne par exemple, accompagnent également les citoyens qui souhaitent organiser eux-mêmes une opération de nettoyage.
Découvrir la faune marine sans la perturber
On évoquait la laisse de mer, donc ce qui s’échoue sur la plage, mais il est tout aussi important de veiller à ne pas perturber les organismes vivants du bord de mer, que ce soit sur la plage ou dans l’eau ! Il faut absolument éviter de prélever des coquilles habitées : celles où certains crabes, bernard-l’ermite et mollusques ont élu domicile. Mais aussi de déranger les habitants des fameux trous d’eau laissés à marée basse entre les rochers. Le mieux est de se contenter d’observer : la vie des crevettes, crabes, bigorneaux et autres petits organismes marins est passionnante quand on la regarde de près ! Et il n’est pas nécessaire de les mettre dans un seau ou de les toucher, pour mieux les comprendre.
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