Qualité de l’air : 5 réflexes à adopter pour assainir l’air de sa maison

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Le saviez-vous ? L’air à l’intérieur de nos logements est jusqu’à 8 fois plus pollué que l’air extérieur ! Pourquoi ? Parce que les sources de polluants s’y cumulent : humidité, moisissures, tabac, cheminées mais aussi produits ménagers, mobilier neuf, peintures et accessoires de décoration… Adopter les bons réflexes peut pourtant permettre d’améliorer drastiquement la qualité de son air intérieur. On fait le point.

Nous passons 80 % de notre temps dans des espaces clos, qu’il s’agisse de notre maison ou appartement, de l’école, d’un bâtiment où nous travaillons… C’est donc essentiellement de l’air intérieur que nous respirons ! Véritable enjeu de santé publique, une mauvaise qualité de l’air intérieur (QAI) peut être à l’origine de gènes comme d’irritations, de toux, voire de pathologies plus sérieuses comme des maux de tête, de l’asthme, ou des cancers. Et ces problématiques sont amplifiées pour les personnes allergiques et sensibles. Alors comment agir ?

Voici 5 réflexes particulièrement efficaces, à mettre en œuvre à son rythme.

1. Aérer matin et soir : 10 minutes suffisent !

Selon les recommandations d’Air Pays de la Loire, rien n’est plus efficace pour faire baisser la pollution de l’air intérieur que d’ouvrir grand les fenêtres, deux à trois fois par jour, pendant 10 minutes (plutôt qu’une seule fois pendant 30 minutes), idéalement le matin et le soir. Et ce, quelle que soit la saison ! Oui, même l’hiver, puisque c’est une saison où les fenêtres sont plus souvent fermées…

Aérer permet de faire baisser quasi immédiatement le niveau de tous les polluants intérieurs, à commencer par l’humidité. En Vendée, et dans l’ouest en général, le climat océanique apporte régulièrement de l’humidité, ce qui favorise l’apparition de moisissures.

Entretenir les aérations de son logement

Il est recommandé de vérifier le bon fonctionnement de la VMC. Pour ça, il suffit de faire le test de la feuille de papier : placez une feuille devant la grille de ventilation. Si elle se plaque au mur ou au plafond, tout va bien.

Les entrées d’air – dans les fenêtres ou coffres de volets – ne doivent pas être obturées, et il est nécessaire d’avoir un espace de 2 cm sous chaque porte. Et enfin, on veille à ce que les extractions d’air dans les pièces d’eau ne soient pas cachées derrière un meuble ou bouchées volontairement.

Le saviez-vous ?
En Pays de la Loire, trois personnes exercent le métier méconnu de conseiller médical en environnement intérieur (CMEI), dont une à La Roche-sur-Yon, au service pneumologie du CHD de Vendée. Formés à la détection des sources de pollution de l’air dans les logements, les CMEI peuvent se rendre au domicile des patients, sur prescription médicale, pour les aider à faire le point sur la qualité de leur air intérieur.

2. S’intéresser au niveau d’émissions de COV des produits

Les Composés organiques volatils (COV) sont des éléments chimiques qui s’échappent aussi bien des colles, peintures, vernis, cires, solvants, etc. Or, ils sont partout ! Utilisés aussi bien dans la décoration, le mobilier, que les matériaux de rénovation (panneaux de bois, sols plastiques, laine de verre, ou laine de roche par exemple), mais aussi dans les produits ménagers, les cosmétiques, et les produits parfumants (bougies, encens, huiles essentielles).

Après l’aération, l’autre bon réflexe c’est donc de diminuer les sources d’émission de ces COV à l’intérieur de son logement. Faire le tri et être attentif aux produits que l’on achète et que l’on ramène chez soi, c’est le début d’une qualité de l’air intérieure préservée.

A-t-on vraiment besoin de parfumer l’air ? De faire brûler des bougies ? Pour le ménage, les produits simples – comme le savon noir, le vinaigre blanc ou le bicarbonate de soude -, suffisent amplement pour l’entretien quotidien des maisons, et reviennent moins cher, ça tombe bien !

Côté bricolage, un étiquetage est désormais obligatoire sur les produits de décoration ou de rénovation : il vous indique le niveau d’émissions dans l’air de COV, de A+ à C. Pour le mobilier, un étiquetage est parfois présent : il concerne seulement les produits d’ameublement contenant des panneaux à base de bois, principaux émetteurs de formaldéhyde (une substance irritante et cancérogène). Là encore l’étiquette les classe de A+ à C. On peut aussi s’intéresser aux matériaux utilisés : le bois massif est logiquement moins nocif.
 
Enfin pensez à stocker les produits dangereux en dehors de la maison si possible : pots de peinture, insecticides, produits de rénovation ou d’entretien divers… On le sait peu mais même fermés, dans un placard, ils émettent des composés chimiques dans l’air que les habitants de la maison respirent.

3. Faire tester la présence du radon dans votre logement

La radon, ce gaz d’origine naturelle, inodore et radioactif, fait partie des polluants de l’air intérieur les plus nocifs. Cancérogène, on sait aujourd’hui qu’il est le deuxième facteur de risque pour le cancer du poumon, juste après le tabac. Il s’échappe des sols des régions granitiques et plus de 70 % des communes de Vendée sont concernées. Pour savoir si votre commune en fait partie, il suffit de consulter la carte potentiel radon de l’institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).

À l’air libre, ce gaz n’est pas dangereux car il n’atteint jamais de fortes concentrations, mais en intérieur il peut s’accumuler dans les pièces situées en rez-de-chaussée, en remontant par une cave par exemple, par des fissures dans la dalle de la maison, ou lorsqu’il n’y a pas de dalle étanche. Certaines collectivités organisent donc des campagnes de mesures du radon chez les habitants qui le souhaitent : renseignez-vous auprès de votre communauté de communes.

4. Vérifier son système de chauffage

Parmi les polluants chimiques que l’on trouve dans les logements, il y a le monoxyde de carbone émis par des systèmes de chauffage défectueux, en cas de mauvaise combustion du bois, du gaz, ou du fioul. A haute dose, ce gaz peut s’avérer mortel. Mais à petite dose, il peut passer inaperçu.

 Veiller à l’entretien de sa chaudière est aussi une façon de préserver la qualité de l’air chez soi. Il est également possible d’installer un détecteur de monoxyde de carbone, vendu en magasin de bricolage. Les particules qui proviennent des feux de cheminée sont également très nocives. De ce point de vue, mieux vaut un foyer fermé, comme un insert ou un poêle, qu’un foyer ouvert.

Bon à savoir
Un chauffage au bois bien choisi, c’est non seulement plus économique, mais aussi meilleur pour la qualité de l’air intérieur… à condition d’opter pour l’équipement adapté à votre logement.
 
Découvrez les bonnes options dans notre guide pratique : Quel chauffage au bois choisir ?

5. Il est recommandé de ne pas fumer à l’intérieur

Même si ça semble aller de soi, ça va mieux en le disant ! La fumée de cigarette est encore à ce jour l’une des principales sources de polluants de l’air intérieur. Elle est particulièrement délétère pour les enfants et les patients allergiques ou asthmatiques.

30 % de la population française née après 1980 ont au moins une allergie et 50 % de la population mondiale sera concerné en 2050, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces personnes sont plus sensibles à la pollution, mais que l’on soit sensible ou non, on a tous intérêt à faire attention à la qualité de l’air de nos intérieurs !