Tourisme durable en Vendée, comment s’y retrouver parmi les labels ?

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Alors que l’impact écologique du tourisme n’est plus à démontrer, le tourisme durable (aussi appelé tourisme vert ou tourisme responsable) se développe peu à peu. Parmi les bonnes pratiques : visiter la région dans laquelle on vit, la Vendée ! Hébergement, loisirs, activités… l’offre est fournie. Voici un petit guide pour passer de bonnes vacances écoresponsables.

crédit photo : Vendée expansion

Si l’été 2024 a eu du mal à s’installer en Vendée, c’est un fait : les vacances estivales vont arriver ! Oui, mais voilà… Comment profiter pleinement des congés, à l’heure où l’on sait que le tourisme a un impact environnemental conséquent ? En effet, le constat est là : la restauration et l’hébergement touristique représentent respectivement 6% et 7% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France, selon l’ADEME, l’agence de la transition écologique, auxquels s’ajoutent les transports plus ou moins polluants, les consommations d’énergie liées aux activités…

Parmi les pistes de solutions, il y a celle du tourisme durable, ou du tourisme “vert”. Selon la définition de l’Organisation Mondiale du Tourisme, une des branches de l’ONU, le tourisme durable “tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil”. 

Il ne s’agit donc pas seulement de prendre en compte l’empreinte carbone des vacances, mais de réfléchir plus largement aux implications économiques et sociales qu’elles peuvent avoir : veiller au respect de la culture locale, favoriser les artisans et producteurs locaux, par exemple. 

Tourisme durable en Vendée, comment s’y prendre ?

Concrètement, plusieurs leviers existent pour pratiquer le tourisme durable, et ce n’est pas forcément compliqué ! Voici les grands fondamentaux, valables en Vendée et ailleurs :

La destination : un levier majeur du tourisme vert

Voyager près, voire très près a des avantages économiques et écologiques : l’avion est le mode de transport le plus polluant. Le tourisme durable incite donc à visiter son propre département ou à choisir une destination proche en France ou dans un pays limitrophe. D’ailleurs, la Vendée regorge de ressources, et les touristes ne s’y trompent pas puisque plus de 25 millions d’entre eux ont visité le département en 2022. Éviter les zones de tourisme de masse et choisir le rétro-littoral est aussi une bonne solution.

Voyager de manière durable : les modes de transport éco-responsables

Pour aller moins loin, on peut réfléchir à y aller autrement, ou moins vite : 

  • à plusieurs : en covoiturage ou via les réseaux de transports en commun
  • grâce aux mobilités douces ou à l’éco-conduite : en train, à vélo, à pied, par les nationales…
  • avec des véhicules qui génèrent moins de CO2 : véhicules électriques

L’hébergement : alternatives écologiques pour un tourisme responsable

Conscients des enjeux écologiques, de plus en plus d’établissements de tourisme font des efforts sur leur consommation en eau et en énergie, sur la gestion des déchets, sur la formation de leur personnel, sur leur approvisionnement en produits locaux, etc. En se tournant vers ces adresses, on minimise son impact à coup sûr.

Suivre un mode consommation écoresponsables pour un tourisme durable

Une fois sur place, on n’a plus qu’une envie : profiter ! Là encore, les touristes peuvent avoir un impact positif à condition de rester vigilants : par exemple en veillant à la propreté des espaces visités, en privilégiant des produits locaux pour le pique-nique, en s’offrant un souvenir artisanal plutôt qu’un produit fabriqué au bout du monde, etc. Autant de petits gestes pour un tourisme durable qui préservent l’environnement et qui ont des répercussions économiques favorables pour notre territoire vendéen.

Comment s’y retrouver parmi les labels du tourisme durable ?

Pour y voir un peu plus clair, certains labels peuvent servir de repères. Pour choisir une destination ou des activités de vacances en Vendée, voici quelques labels ou indications utiles :

Les labels environnementaux du tourisme durable

  • Pavillon bleu : ce label est remis aux villes balnéaires et aux ports de plaisance qui limitent concrètement l’impact du tourisme sur l’environnement. Il s’intéresse à la qualité des eaux de baignade, à la récupération des eaux usées des bateaux ou encore à la réduction de la consommation d’eau potable.
  • Réserves naturelles : ces espaces garantissent la préservation des milieux, de la faune et de la flore, avec une réglementation spécifique. Il est possible de visiter certaines réserves naturelles en Vendée, où il convient de respecter les règles propres à chacune (signalétique, sites web…).
  • Espace Naturel Sensible : ces zones font partie des zones protégées en France, gérées par les départements. En Vendée, un guide répertorie les ENS à visiter.

Parc naturel régional : une partie du sud de la Vendée, de Benet à Longeville-sur-mer, appartient au PNR du Marais Poitevin, à la fois espace naturel protégé et zone touristique proposant de nombreuses activités. Les PNR ont développé la marque “Valeurs Parc” qui permet d’identifier des produits locaux qui respectent une charte commune.

Les labels du tourisme durable pour l’hébergement

Concernant les hébergements, l’ADEME recense plusieurs labels de confiance qui vont scruter la performance énergétique, les économies d’énergie et d’eau, la gestion des déchets…  

  • Ecolabel européen (hôtels et campings) : un label commun à tous les pays de l’Union européenne qui concerne de nombreux autres produits comme les produits d’entretien, le mobilier et la literie, des appareils multimédia…
  • Clef verte (hôtels, campings, villages vacances, auberges de jeunesse) : un label géré par l’association Teragir depuis 1998, qui pilote également le label Pavillon Bleu
  • Green globe (hôtels) : un label déployé dans le monde entier depuis 1992, soutenu par l’ONU
  • Ecogîte (gîtes) : ce label créé par Gîtes de France encourage les propriétaires de gîtes à s’engager pour l’environnement, notamment en travaillant sur le respect des paysages, ou l’utilisation de matériaux recyclables.

Concrètement, ça change quoi ? À Chauché, le camping Domaine de l’Oiselière a obtenu l’Ecolabel européen en 2016, un an après son ouverture : 

“C’était notre projet dès le départ d’avoir un camping écologique, et les labels nous permettent d’être dans l’amélioration constante, explique Judicaël Rouzineau, cofondateur et cogérant des lieux. Par exemple, chez nous, nous n’utilisons aucun produit à usage unique, nous n’avons pas de kit de bienvenue avec des babioles du bout du monde, nous accompagnons la clientèle pour pratiquer le compostage… Et de façon moins visible, nous avons un suivi très précis de la consommation en eau, en fonction de notre fréquentation : nous contrôlons régulièrement le débit de chaque robinet pour s’assurer que les mousseurs fonctionnent correctement. Cela demande du temps, bien sûr, mais c’est indispensable pour limiter notre consommation et rester dans les critères du label.” 

Et pour ceux qui s’y mettent après plusieurs années d’exploitation, les évolutions sont réelles. En Bretagne, une expérimentation auprès d’environ 80 établissements certifiés Écolabel européen a permis d’observer des baisses jusqu’à 30 % des consommations d’eau, d’énergie et de déchets, selon l’ADEME.

D’autres réseaux comme Accueil paysan ou Bienvenue à la ferme permettent de dormir à la ferme : l’assurance de participer à la vie économique locale tout en faisant de belles découvertes et en mangeant des produits du terroir !

Et pour la nourriture, y’a-t-il des labels du tourisme vert à chercher ?

Pour passer à table justement, on peut aussi se tourner vers des établissements qui font le choix d’une démarche responsable, accompagnés par certains labels qui regardent la quantité de produits bio, la gestion des déchets alimentaires ou non, l’approvisionnement en circuit-court

  • Ecotable : il décerne une, deux ou trois assiettes selon le degré de transition du restaurant vers des pratiques écologiques
  • FIG : ce label garantit notamment la présence de plats végétariens à la carte

AB : il assure l’approvisionnement en agriculture biologique

Les bons gestes pour du tourisme durable en Vendée

Le tourisme durable, c’est finalement un ensemble de bonnes pratiques respectueuses de l’environnement : le choix des activités pratiquées en vacances peut s’inscrire pleinement dans cette démarche. 

“Nous conseillons principalement des activités très proches du camping, à 15-20 minutes d’ici, comme la Maison de la rivière ou le Château des Essarts, indique Judicaël Rouzineau. Sur place, nous proposons des activités où les vacanciers sont acteurs et pas seulement spectateurs : des ateliers découverte de la faune et de la flore, des ateliers tri des déchets et compostage, et autour du maraîchage avec le potager que nous avons démarré cette année.” 

Prendre le temps de la découverte, créer du lien avec la nature et les habitants du territoire, c’est aussi une façon de souffler, et de passer de bonnes vacances.

Quelques chiffres pour du tourisme vert en Vendée
1800 km de pistes cyclables
7 hébergements labellisés Ecocert, 30 établissements Clé verte, 2 écogîtes, 1 hôtel labellisé Green Globe
8 réserves naturelles, 1 zone Parc naturel régional
15 plages Pavillon Bleu en 2024