Comment faire du compost : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir pour (bien) faire du compost maison
À partir du 1er janvier 2024, tous les foyers vendéens devront disposer d’une solution pour valoriser leurs déchets organiques. Voici un guide pour bien faire du compost à la maison.
Faire du compost est une pratique vieille comme le monde, au principe très simple : les déchets organiques se décomposent et retournent naturellement à la terre. Oui, mais une fois qu’on a dit ça, est-ce que c’est si simple de s’y mettre ? “Il y a encore beaucoup d’idées reçues autour du compostage, sur ce qu’on peut ou non mettre dedans, ou sur d’éventuelles nuisances”, relève Kévin Viguier, chargé de mission biodéchets pour Trivalis, le syndicat mixte de gestion des déchets en Vendée.
Pourtant, à partir du 1er janvier 2024, tous les foyers français devront disposer d’une solution pour valoriser les biodéchets : le compostage en fait partie. Trivalis estime que les ordures ménagères des foyers vendéens contiennent près de 35 % de déchets biodégradables, le compostage est donc un levier important pour faire baisser le poids des poubelles, tout en créant un amendement naturel. En Vendée, plusieurs communautés de communes comme Vendée Grand Littoral ou Sud Vendée Littoral proposent la mise à disposition d’un composteur individuel, et certaines organisent des ateliers de sensibilisation. Pratique pour s’y mettre !
Faire du compost maison : bien choisir et installer son composteur
Pour réussir à faire du compost, les trois paramètres de départ sont importants : le type de composteur, la taille et l’emplacement de votre composteur individuel.
Quel type de composteur choisir ?
Choisir son type de composteur constitue la première étape pour faire du compost chez vous. Les composteurs individuels sont en bois ou en plastique. Les premiers sont généralement plus chers que ceux en plastique, mais sont aussi plus esthétiques et plus écologiques.
Quelle taille de composteur choisir ?
Pour bien choisir le volume de son composteur, de 300 à 800 litres en général, c’est la taille du foyer qui compte. Pour un couple, un composteur de 300 à 400 litres est généralement suffisant.
Où placer un composteur
Pour réussir à faire du compost, l’emplacement jouera un rôle crucial. Le composteur individuel doit être installé sur de la pleine terre de façon à ce qu’il y ait des échanges avec le sol, et le démarrage se fait avec une couche de déchets secs au fond (feuilles séchées, broyat…). Il est recommandé d’installer son composteur à mi-ombre, de façon à garantir une humidité constante. “Le compost va naturellement monter en température. S’il est en plein soleil, il risque d’être trop sec et cela stoppe la décomposition”, détaille Kévin Viguier. Dans un jardin, il peut être utile de prévoir à côté un espace pour stocker les déchets verts et tonte de pelouse.
Bien remplir son composteur individuel
Une fois le composteur installé, la bonne nouvelle, c’est qu’il peut recevoir presque tous les biodéchets.
Ce qu’on peut mettre dans un composteur :
– les épluchures de fruits (y compris les agrumes !) et légumes, les restes de repas, le pain rassi…
– le marc de café, les feuilles de thé
– les coquilles d’oeuf, les os et les coquillages à condition de les broyer
– les laitages
– les fleurs fanées
– les déchets verts et restes de tonte (à utiliser secs)
– l’essuie-tout, les serviettes en papier et le papier journal
– les boites d’oeuf en carton (sans leurs étiquettes), le carton sans encre
Plus les déchets seront petits, plus ils se décomposeront rapidement. Il est donc recommandé de les découper en morceaux avant de les composter.
Ce qu’on ne met pas dans un composteur :
- la litière des animaux de compagnie carnivores (chat, furet…) pour éviter les risques de transmission de maladies via le compost (sauf s’il n’est pas utilisé au potager)
- les sacs plastique même compostables (qui vont mettre des années à se décomposer)
Le compostage, comment ça marche ?
La décomposition des matières organiques a lieu grâce au travail de bactéries, de champignons et de petits êtres vivants (vers, larves…). Le maître mot pour que ça marche, c’est l’équilibre. Il faut donc trouver la bonne dose de déchets azotés ou “humides” (qui vont libérer de l’azote en se décomposant : épluchures, restes de repas…), les déchets “carbonés” ou “secs” (feuilles séchées, carton de boîte d’œuf, broyat…), d’oxygène et d’eau dont les bactéries ont besoin pour travailler.
Pour bien faire du compost, une recette à suivre : un dépôt de déchets humides = une dose de déchets secs. “Pour l’aération, on peut gratter la surface du compost sur quelques centimètres à chaque dépôt. Sinon, il est possible de brasser le compost à la fourche sur 20 à 40 cm un peu moins souvent, tous les 15 jours ou tous les mois”, précise notre spécialiste du compost. C’est l’occasion de vérifier que tout se passe bien, et que le compost est suffisamment humide “comme une éponge qu’on vient de presser”.
Quelques recommandations pour bien faire du compost :
– Au lancement, il est préférable de s’en tenir aux déchets faciles à décomposer (épluchures de légumes et fruits, herbe séchée…), le temps que les bactéries se développent, avant d’intégrer des éléments plus complexes à décomposer comme les restes de viande ou les laitages
– Il est recommandé de placer ces déchets plus complexes au centre du composteur, là où il fait le plus chaud, bien recouverts, pour faciliter leur décomposition
– Gare à l’indigestion du composteur : en y mettant d’un coup une grande quantité de déchets verts on peut étouffer le compost, ou modifier son équilibre (trop d’agrumes, par exemple)
En suivant ces étapes, tout devrait bien se passer.
Comment faire du compost tout en évitant les nuisances ?
Un compost bien équilibré ne crée pas de nuisances : il ne sent pas et n’attire pas de mouches ou moucherons, par exemple. En revanche, la vie se crée à l’intérieur : rapidement, des vers de terre ou des cloportes seront visibles au travail dans le compost. C’est normal !
Si le compost dégage une odeur, c’est qu’il est trop humide et/ou ne respire pas assez. Il faut alors brasser la couche supérieure et ajouter des déchets carbonés qui vont absorber le surplus d’humidité.
- Si le compost dégage une odeur, c’est qu’il est trop humide et/ou ne respire pas assez. Il faut alors brasser la couche supérieure et ajouter des déchets carbonés qui vont absorber le surplus d’humidité.
- Si le compost est trop sec, la décomposition sera freinée. Il faut alors l’arroser pour le relancer.
Et afin d’éviter d’attirer d’éventuels mouches et moucherons, il est recommandé de bien recouvrir les déchets sucrés, les viandes, poissons et laitages avec de la matière sèche. “Mettre de la viande dans le compost n’attire pas particulièrement les rats, qui sont omnivores et pourraient tout autant se délecter d’un bon fruit !”, sourit Kévin Viguier. Pour s’assurer qu’ils ne s’installent pas au compost, quelques astuces : bien recouvrir les déchets avec la matière sèche, et passer régulièrement au composteur car ils n’aiment pas être dérangés (une fois par semaine est suffisant). Plus le compost sera aéré régulièrement, plus les déchets se décomposeront rapidement, et moins ils seront appétissants. Enfin, il est aussi possible d’installer un grillage à la base du composteur pour éviter leur accès par des galeries.
En combien de temps on obtient du compost ?
Le processus pour faire du compost est loin d’être instantané… Petit à petit, les couches inférieures seront de plus en plus décomposées et deviendront du compost. Il faut compter environ trois à quatre mois de décomposition, puis huit à neuf mois de maturation, soit une année complète pour obtenir un amendement à utiliser.
Pour identifier le compost à maturité, c’est la phase où on ne reconnaît plus les déchets incorporés. Il est marron foncé et sent le sous-bois. Il ne reste plus qu’à ouvrir le composteur par la trappe prévue ou par un panneau latéral, et à “retourner” le compost, c’est-à-dire récupérer la couche du fond en la faisant glisser sur une bâche. Le compost ainsi récupéré peut être utilisé comme paillage ou comme amendement au jardin. Pour l’utiliser au moment des semis ou pour rempoter des plantes, il faudra simplement le tamiser.
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