Différence entre climat et météo : expliquer le réchauffement climatique et agir
Et non, un été frais et pluvieux ne veut pas dire que le dérèglement climatique ralentit… La Vendée est bel et bien concernée, mais chacun peut agir concrètement pour freiner ce phénomène. Dans cet article, nous vous expliquons la différence entre climat et météo.
Un printemps pluvieux et un début d’été maussade : la météo vendéenne du premier semestre 2024 n’a pas été au beau fixe. La tentation peut arriver de mettre en doute le réchauffement climatique, qui est pourtant bien là même quand on doit porter une petite laine le 14 juillet ! Explications.
Quelle est la différence entre la météo et le climat vendéen ?
En réalité, il est toujours bon de rappeler que la météo et le climat, bien que liés, sont deux
choses différentes. La météo, c’est l’humeur du moment, variable d’une heure ou d’un jour à
l’autre. Il s’agit de l’observation des phénomènes atmosphériques à court terme –
température, précipitations, humidité, vent, etc. – qui permet de faire des prévisions
météorologiques.
Le climat, c’est l’étude des conditions météorologiques à long terme, sur une période de 30
ans. Actuellement, les moyennes de références sont celles de 1991 à 2020. C’est grâce à ce cumul d’informations que l’on peut dresser le profil du climat vendéen, connu pour être océanique avec des températures plutôt douces. Pour se rendre compte de ces évolutions, le journal Ouest France propose par exemple un outil qui montre la hausse des températures commune par commune, depuis les années 1950.
Voir la vidéo de Météo France « Tout savoir : Ne pas confondre climat et météo ! » sur Youtube
La « goutte froide » en Vendée : météo ou climat ?
Un printemps pluvieux n’est pas forcément le signe premier du dérèglement climatique ; en réalité Météo France rappelle même que l’alternance entre temps pluvieux et temps sec à cette période est plutôt normale en France. Cependant la météo est bien, en effet, influencée par les évolutions du climat. L’avantage de cette météo, c’est que les réserves d’eau sont bien remplies pour l’été. Mais, parmi les effets négatifs, ces nombreux épisodes pluvieux ont parfois saturé les terres, empêchant certains agriculteurs d’assurer leurs récoltes.
C’est le phénomène de « goutte froide » qui a installé des températures basses et des
épisodes pluvieux sur la France ces derniers mois : ce phénomène météorologique est bien connu et existe de longue date. Les météorologues et les climatologues s’accordent à dire que les gouttes froides ne sont pas une conséquence directe du réchauffement climatique, mais que leur intensité peut être liée, comme c’est le cas pour d’autres phénomènes tels les tempêtes ou les canicules.
Le réchauffement climatique est bien à l’œuvre, même en Vendée
Car, ne nous y trompons pas, le dérèglement climatique n’a pas ralenti, en témoigne l’intensité des canicules qui s’abattent sur d’autres régions du monde depuis plusieurs mois, du Mexique à l’Inde en passant par le sud de l’Europe. Des températures au-dessus des 40°C, voire 45 °C, ont causé de nombreuses victimes. Et pendant que la Vendée fait face au mauvais temps, le Sud de la France connaît une vague de chaleur étouffante.
En Vendée, d’après l’outil de Ouest France basé sur les données de Météo France, la température moyenne a augmenté de 1,82°C depuis 1960 (1,92 °C aux Sables-d’Olonne par exemple). Certes, c’est moins que les + 2,5 °C qu’a connu la Grèce sur la même période, mais la Vendée est soumise à d’autres effets du réchauffement climatique.
Le territoire est en effet particulièrement touché par les tempêtes et le recul du trait de côte.
Après les tempêtes Céline, Ciaran et Domingos à l’automne 2023, l’Observatoire du littoral
de Noirmoutier observe un recul moyen de 2,8 m, pour une surface de 5,7 hectares. À horizon 2050, ce sont 319 logements vendéens et 33 locaux professionnels qui sont menacés par l’érosion de la côte et la submersion, selon la dernière étude du Cerema, ministère de la Transition écologique, publiée en avril 2024.
Comment lutter contre le dérèglement climatique localement ?
S’il est difficile de lutter contre le phénomène météorologique de la goutte froide, nous pouvons bel et bien, à notre échelle, lutter contre le réchauffement climatique, notamment en limitant l’impact carbone de son mode de vie.
C’est un fait, quasiment toutes les activités humaines sont responsables du réchauffement climatique car elles émettent des gaz à effet de serre : l’agriculture (premier secteur émetteur en Vendée, un territoire très rural), les transports, l’industrie, le bâtiment et les logements, la production d’électricité…
C’est pourquoi la réduction des émissions et la transition écologique de nombreux secteurs sont nécessaires pour freiner le dérèglement du climat.
La France a pour objectif de baisser de 40 % ses émissions de GES sur la période 1990-2030 (l’Union européenne recommande – 55 %) et d’atteindre la neutralité carbone en 2050 afin de limiter le réchauffement à + 2 °C.
À l’échelle individuelle, les efforts peuvent paraître dérisoires face à l’ampleur du problème. Pourtant, chaque Vendéenne et Vendéen peut contribuer à lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences. En moyenne, chaque Française et Français a une empreinte carbone autour de 9 tonnes par an, qui peut baisser autour de 5 à 6 tonnes en adoptant un mode de vie plus sobre, sans être trop contraignant :
- en ayant davantage recours aux mobilités douces (la voiture individuelle représente
plus de la moitié des émissions du secteur du transport) ; - en s’approvisionnant auprès d’agriculteurs locaux et bio ;
- en allongeant la durée de vie des appareils et en pratiquant le réemploi ;
- en limitant sa consommation de vêtements neufs ;
- en multipliant les éco-gestes à la maison ;
- en choisissant une électricité renouvelable.
La neutralité carbone est encore loin, mais les efforts collectifs commencent à payer puisque
les émissions de GES en France ont baissé de 5,8% entre 2022 et 2023.
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