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Quel chauffage au bois choisir pour son logement ?

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chauffage bois

Chauffer son logement au bois est-il vraiment économique ? Et plus écologique ? Le climat doux de la Vendée fait du bois une solution de chauffage intéressante.

La chaleur d’une flambée au cœur de l’hiver, c’est toujours réconfortant ! Avec la nécessité de réduction de l’empreinte carbone des foyers, le chauffage au bois apparaît comme une alternative intéressante aux énergies fossiles comme le gaz ou le fioul.

En France, près de 7 millions de foyers sont chauffés au bois, principalement en milieu rural, et la stratégie nationale vise à augmenter ce nombre à plus de 10 millions. En Vendée, 15 à 20 % des foyers utilisent le bois comme mode de chauffage, et le département compte 86 chaufferies au bois pour des bâtiments collectifs (habitations, écoles, immeubles de bureaux…).

Pour bien chauffer, il faut un logement bien isolé !

Le climat vendéen est océanique et plutôt doux. Même si les hivers ne sont pas rudes, le confort thermique de chaque Vendéen et Vendéenne est un enjeu : le département compte environ 51 700 passoires thermiques, ces logements dont l’étiquette énergétique est classée F ou G par le Diagnostic de performance énergétique (DPE). Aussi, avant de choisir un système de chauffage, qu’il soit au bois ou autre, il est recommandé d’isoler au mieux son logement pour éviter les déperditions d’énergie et une surconsommation de bois qui peut s’avérer onéreuse à long terme.

Il existe 19 espaces conseil France Renov’ en Vendée qui ont pour mission d’informer et d’accompagner gratuitement les particuliers sur la rénovation des logements, ainsi que sur les options en matière de chauffage.

Mais alors, quel chauffage bois choisir ?

Les solutions de chauffage au bois vont principalement s’adresser aux personnes habitant une maison. L’installation d’un chauffage au bois en appartement est possible, mais elle est soumise au règlement de copropriété, aux règles administratives de la commune ainsi qu’à des contraintes de sécurité (taille du conduit d’évacuation, type d’isolation des murs, emplacement dans l’appartement…). Les locataires doivent bien entendu obtenir l’autorisation de leur propriétaire.

Il existe de nombreuses façons de chauffer son logement avec du bois, mais toutes n’ont pas la même efficacité.

  • La cheminée est l’option la plus traditionnelle, mais aussi la moins efficace ! Avec un foyer ouvert, une cheminée a un rendement d’environ 15 %, c’est-à-dire que 85 % de la chaleur produite par la combustion du bois s’échappe par le conduit. Avec un foyer fermé, le rendu dans la pièce est certes moins charmant, mais le rendement bien meilleur, de 75 % environ. Ces foyers, ouverts ou fermés, vont principalement chauffer la pièce dans laquelle ils sont installés mais la chaleur ne se diffusera pas aux autres pièces de l’habitation.
  • Le poêle à bois (bûches) est efficace pour chauffer une pièce, avec un rendement d’environ 75-80 % et une chaleur enveloppante. Ces poêles sont alimentés manuellement et il peut être difficile de réguler la température de la pièce.
  • Le poêle à granulés est lui aussi efficace pour chauffer une pièce, avec un rendement jusqu’à 98 % pour les plus performants. Contrairement au poêle à bois classique, il a l’avantage de pouvoir être programmé, avec une alimentation automatisée, et de sonder la température de la pièce pour la réguler.

Dans les deux cas, le confort thermique diminue à mesure que l’on s’éloigne du poêle, mais ce sera moins flagrant avec un poêle à granulés (2-3 °C) qu’avec un poêle à bûches (4 °C). Ainsi, un poêle peut suffire à certaines habitations bien isolées et bien régulées, mais il peut aussi être couplé avec d’autres modes de chauffage comme l’électrique ou le solaire pour assurer un confort suffisant, notamment dans les pièces d’eau qui nécessitent des apports ponctuels en chaleur. La chaudière à bois se raccorde à l’ensemble du système de chauffage et peut donc diffuser la chaleur à l’intégralité du logement, en atteignant un rendement de 90 % pour les plus performantes. Autre avantage, elle peut aussi assurer les besoins en eau chaude sanitaire. Ces équipements fonctionnent avec des bûches, des plaquettes de bois ou des granulés. Avec ces deux dernières options, l’alimentation de la chaudière en bois peut être automatisée.

Une solution économique

Le chauffage représentant plus de 60 % des dépenses énergétiques des foyers, c’est un levier important pour faire baisser la facture ! Mais avant de se lancer dans l’installation d’un chauffage au bois, il convient de bien le dimensionner en fonction du logement et des souhaits en matière de confort thermique, de vérifier le rendement de l’appareil, mais aussi de comparer le coût total de l’installation : équipement, combustible, entretien…

Quel prix pour le chauffage au bois ?

Un poêle à granulés coûtera entre 2 000 et 5 000 € hors pose, tandis qu’il faudra compter  entre 500 et 3 000 € hors pose pour un poêle classique. Le prix du bois sera plus faible sous forme de bûches que sous forme de granulés, mais pour un rendement moindre.

Selon l’Ademe, il est moins coûteux de chauffer son logement au bois qu’avec de l’électricité ou du gaz, notamment en zone rurale ou périurbaine où la matière première est moins chère. Par ailleurs, les logements disposent généralement d’espace pour stocker le bois ou les granulés. Rapporté au prix du kilowattheur (kWh), le bois est en effet avantageux : 0,0936 €, contre 0,1051 € pour le gaz naturel et 0,2276 € pour l’électricité. Le climat tempéré vendéen couplé à une bonne isolation et à une installation performante font donc du bois une option intéressante.

Côté entretien, une révision du poêle à bois ou de la chaudière à bois doit être effectuée chaque année. Ces opérations sont réalisées par des professionnels certifiés, il faut compter entre 150 et 200 € pour une intervention. Les conduits doivent également être ramonés deux fois par an (dont une fois pendant la période de chauffe), chaque intervention est facturée entre 80 et 120 € en moyenne.

Quelles aides pour le chauffage au bois ?

Les équipements les plus performants sont éligibles à différentes aides, comme Ma Prime Renov’ et le « coup de pouce chauffage » allant de 500 € à 4 000 €, les Certificats économie d’énergie (CEE) ou encore l’éco-prêt à taux zéro. Ces aides sont cumulables avec le chèque énergie, qui concerne les foyers les plus modestes.

Chauffage au bois : une solution vraiment écologique ?

Au-delà de l’aspect économique, le chauffage au bois est aussi une solution écologique, considérée comme neutre en carbone car les calculs prennent en compte le CO2 absorbé par l’arbre avant sa coupe. Mais ces vertus écologiques sont soumises à certaines conditions !

Le bois, une ressource renouvelable

La ressource en bois est renouvelable, à condition qu’elle soit issue de forêts gérées durablement. Autre critère à prendre en compte : l’origine du bois. Se fournir localement est un facteur important pour limiter l’impact du transport du bois. La forêt ne couvre que 7 % du territoire vendéen (contre 12 % pour les Pays de la Loire), mais le bois peut aussi venir du bocage, de l’élagage urbain ou de résidus de l’industrie du bois.

Avec le bois, peu d’émissions de CO2

En termes d’émissions, le bois est aussi imbattable : une chaudière au bois émet 30 gr d’équivalent CO2 par kWh, contre 147 gr pour l’électrique et 205 gr pour le gaz. L’équivalent CO2 est un indicateur qui permet de calculer le potentiel de réchauffement climatique de différentes émissions en prenant le CO2 comme repère.

Attention à la pollution de l’air

Petite ombre au tableau : le chauffage au bois pollue l’air. La combustion cause notamment des émissions de particules fines, qui peuvent avoir des propriétés cancérigènes. Un plan d’action gouvernemental prévoit une diminution de 50% des émissions de particules fines liées au chauffage au bois domestique entre 2021 et 2030. Pas question de supprimer ce mode de chauffage, mais bien d’inciter au remplacement d’équipements anciens par des équipements récents, performants et peu émetteurs de particules. En effet, les cheminées à foyers ouverts ou les vieux appareils émettent jusqu’à dix fois plus de particules que des équipements performants, selon l’Ademe.


Des labels pour s’y retrouver

→ Les équipements les plus performants qui sont éligibles pour les aides financières sont identifiés avec le label Flamme verte. Il garantit le rendement, ainsi que de faibles émissions de polluants.
→ Pour le bois de chauffage, la loi impose un taux d’humidité maximum de 23 % dans les bûches, afin de garantir qu’il brûlera avec un bon rendement sans émettre trop de polluants. Pour les granulés, ce taux est de 10 % maximum. Afin de s’assurer de la qualité du bois de chauffage, il existe le label France Bois Bûche, et les labels NF, ENplus et DINplus pour les granulés.
→ Le label PEFC assure quant à lui une gestion durable des forêts.