
Mobilité durable : comment bouger pour un avenir plus vert

Se déplacer fait partie du quotidien : aller au travail, à l’école, faire les courses, rejoindre des proches… Pourtant, derrière ce geste banal se cache un enjeu de taille. Le secteur des transports est aujourd’hui l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. Il pèse sur la santé, la qualité de vie et sur l’avenir de la planète.
Face à l’urgence climatique et aux prix croissants de l’énergie, la mobilité durable fait partie des solutions. Elle propose de repenser les déplacements afin qu’ils soient à la fois plus respectueux de l’environnement, accessibles à toutes et à tous, mais aussi bénéfiques pour l’économie et la société.
Qu’est-ce que la mobilité durable ? Comment l’intégrer au quotidien ? Quelles sont les limites ? Voici un panorama complet pour comprendre et agir concrètement.
Mobilité durable : de quoi parle-t-on ?
On emploie cette expression pour désigner les moyens, les pratiques et les politiques de transport qui combinent deux objectifs : satisfaire les besoins de déplacement de la population tout en réduisant leurs impacts négatifs sur l’environnement et la société.
- 34% des émissions de GES en France sont liées au transport.
Le secteur des transports est le plus émetteur en France, avec 34 % des émissions de GES, loin devant l’agriculture, l’industrie ou la production d’énergie. Ainsi, la mobilité du quotidien, mais aussi le transport des marchandises ou encore les flottes professionnelles sont des sujets sur lesquels la marge de manœuvre en faveur de la transition écologique est importante. Comment s’y prendre ? La mobilité durable est une réponse clé.
Elle intègre trois dimensions :
- Environnementale : réduction de la pollution de l’air, des gaz à effet de serre, du bruit
- Sociale : accessibilité pour tous et toutes, amélioration de la santé
- Économique : baisse des coûts liés au transport, développement de nouvelles filières, attractivité des territoires
Le concept émerge dans les années 1990, avec l’Agenda 21 et les premières politiques européennes de transport durable. En France, il s’est concrétisé à travers plusieurs dispositifs comme la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) de 2019, qui vise à améliorer les déplacements du quotidien pour tous et partout, les Plans de Mobilité (PDM) déployés dans les grandes agglomérations, ou encore des dispositifs incitatifs comme le Forfait mobilités durables ou les aides à l’achat de vélos et de véhicules propres.
Quelles différences entre mobilité durable, mobilité douce et écomobilité ? > Mobilité douce : ce terme désigne spécifiquement les modes de transport dits “actifs”, qui font appel à l’énergie humaine (marche, vélo, trottinette mécanique…). Ces pratiques ont l’impact environnemental le plus faible, mais ne couvrent pas tous les besoins > Écomobilité : cette notion se concentre surtout sur la réduction de l’impact écologique des transports sans prendre systématiquement en compte les aspects sociaux et économiques > Mobilité durable : c’est un concept plus large qui englobe toutes les dimensions de la durabilité en intégrant aussi bien les infrastructures, les politiques publiques que les comportements individuels Pour résumer, toute mobilité douce est durable, mais toute mobilité durable n’est pas douce ! |
Les enjeux de la mobilité durable
La mobilité durable n’a pas seulement un impact sur les trajets du quotidien : en réalité, les retombées sont multiples et très diverses, tant sur l’économie que l’environnement ou la société.
L’impact sur l’environnement
Faire évoluer les pratiques de mobilité pour la rendre plus durable est essentiel d’un point de vue environnemental. En effet, 95 % des émissions de GES du secteur des transports sont liés à la route (voitures et deux-roues individuels, transport routier, bus et cars…) : or, réduire ces émissions est indispensable pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’objectif que s’est fixé la France, limiter le réchauffement planétaire et favoriser la biodiversité.
Un enjeu social et économique à ne pas négliger
En limitant les émissions et la pollution, la mobilité durable répond également à des enjeux sociaux. En effet, près de 40 000 décès prématurés sont liés à la pollution de l’air ambiant (ozone, oxyde d’azote, particules fines, métaux lourds…), qui provient en partie… de la combustion de carburant et de l’usure des routes.
Une étude sur les liens entre transports et santé mentale montre que les transports sont une des causes de mal-être pour 43 % des personnes en situation de stress, d’anxiété ou de burn out. En revanche, 76 % des personnes qui combinent mobilités actives et transports en commun estiment que cela a un impact positif sur leur santé mentale.
De plus, en cherchant à garantir un accès à des transports adaptés à toutes et tous, y compris en zone rurale ou pour les personnes à mobilité réduite, la dynamique de la mobilité durable permet d’améliorer la qualité de vie et de réduire l’isolement. Un vrai atout pour la cohésion sociale !
Enfin, la mobilité durable peut aussi être un levier économique, par exemple sur le budget des ménages : elle permet la réduction des dépenses en carburant et en entretien de véhicule. C’est aussi le cas pour les entreprises, puisqu’une meilleure fluidité des transports permet un gain en temps et en productivité, et pour les territoires qui sont plus attractifs grâce à une offre complète et pratique. Enfin, la mobilité durable est bénéfique pour l’économie nationale, avec le développement de nouvelles filières comme les véhicules électriques ou la mobilité partagée.
Quels modes de déplacement sont considérés comme durables ?
Mode de transport | Avantages | Limites | Pour qui ? |
Marche | Zéro émission de GES, bénéfices pour la santé, gratuit | Distances limitées | Tous et toutes, surtout en ville |
Vélo / vélo à assistance électrique (VAE) | Rapide en zone urbaine, faible coût, bon pour la santé | Besoin d’infrastructures sécurisées, coût (VAE) | Particuliers, notamment pour les trajets domicile-travail |
Transports collectifs (train, tram, bus…) | Réduction massive des émissions, capacité élevée | Dépendance aux réseaux, parfois congestion | Urbains, périurbains, trajets professionnels |
Covoiturage | Réduction des coûts, convivialité | Organisation nécessaire, dépendance à l’offre | Salariés, zones rurales ou grandes distances |
Autopartage | Flexibilité, économie d’usage plutôt que de possession | Nécessite une flotte disponible | Citadins |
Trottinettes électriques | Idéal pour les petits trajets et l’intermodalité | Durée de vie des batteries, manque de sécurité | Urbains |
Véhicules électriques / hybrides | Réduction des émissions locales de GES | Coût d’achat élevé, dépendance aux batteries et aux infrastructures de recharge | Entreprises, collectivités, particuliers |
Comment mettre en œuvre la mobilité durable ?
Concrètement, la mobilité durable peut être intégrée au quotidien de plusieurs façons, pour les citoyens, mais aussi pour les collectivités ou les entreprises.
Pour les particuliers, la mobilité durable peut s’incarner au quotidien
Par exemple en privilégiant les modes actifs (marche, vélo…), en optimisant les trajets (covoiturage, regroupement des courses…) ou en utilisant les transports en commun. C’est là que l’intermodalité intervient ! C’est un concept clé pour la mobilité durable puisqu’il s’agit de combiner plusieurs modes de transport pour un trajet optimisé et léger en émissions de GES.
Autres astuces efficaces : lever le pied et pratiquer l’éco-conduite au volant de son véhicule motorisé (voiture, moto, scooter…), pour celles et ceux qui le peuvent se déplacer au travail en vélo, ou encore intégrer le télétravail dans sa routine pour limiter les déplacements.
La preuve par l’exemple ! Ils et elles ont choisi le vélo pour le quotidien Choisir le vélo pour ses trajets quotidiens
> À lire aussi : comment choisir son vélo électrique
Pour les entreprises, de la sensibilisation à l’action
Les professionnels peuvent promouvoir les mobilités durables : campagnes de sensibilisation, participation à des challenges comme le défi mobilité ou la semaine de la mobilité… Mais aussi, agir concrètement en développant des flottes de véhicules propres (voitures électriques ou hybrides, véhicules partagés…) ou en améliorant les infrastructures aux abords de l’entreprise (stationnement vélo optimisé et sécurisé, borne de recharge électrique…).
Les entreprises peuvent également proposer un Forfait mobilités durables pour prendre en charge les trajets domicile-travail, à condition que les salariés utilisent un mode de transport durable : vélo ou VAE, transport en commun, covoiturage, autopartage… Le montant annuel maximum est de 600 € par salarié.
Pour les entreprises qui emploient plus de 50 personnes sur un même site dans une agglomération de plus de 100 000 habitants, un plan de mobilité est obligatoire : il vise à accroître l’efficacité des déplacements liés aux activités de l’entreprise pour en diminuer les émissions de GES. Les entreprises qui ne sont pas directement concernées peuvent bien sûr le faire volontairement.
Pour les collectivités, intégrer la mobilité durable aux politiques publiques
Développer les infrastructures cyclables, investir dans des transports collectifs propres, favoriser l’intermodalité… Autant de façons de permettre aux mobilités douces de se développer sur un territoire.
Les outils d’un territoire bien équipé : pistes cyclables continues et sécurisées, stationnements et point réparation vélo, tramway et bus électriques, parcs relais, aires de covoiturage et d’autopartage, “hubs” multimodaux (qui peuvent regrouper gare, gare routière, station de tramway et bus, stationnement vélo, borne de recharge électrique…), transport à la demande pour les personnes en situation de handicap… Pour être efficaces, ces infrastructures doivent être pensées au regard des besoins et des usages.
→ Lire notre article : Au Tablier, la preuve que ruralité et autopartage font bon ménage
La mobilité durable a-t-elle vraiment tout bon
La liste des avantages de la mobilité durable est longue, sur différents secteurs : réduction des émissions de GES et de la pollution, amélioration de la qualité de vie, bienfaits pour la santé, diminution des dépenses en énergie…
Mais la mobilité durable a aussi des limites qu’il ne faut pas négliger :
- Coûts initiaux : le prix d’achat d’un vélo à assistance électrique ou d’une voiture électrique est élevé, et n’est pas accessible à tous les foyers. D’autant plus que des aides comme la prime à la conversion ou le bonus vélo ont été supprimées.
- Manques d’infrastructures : si les grandes métropoles sont bien équipées, les zones rurales ou les petites villes ne permettent pas toujours de mettre en œuvre la mobilité durable (pistes cyclables incomplètes, transports collectifs insuffisants…)
- Changement d’habitudes : il peut être difficile de troquer la voiture individuelle pour les transports en commun, ou d’affronter la pluie et le froid à vélo… La mobilité durable demande une évolution du mode de vie, qui fait son chemin lentement, tant sur le nombre de déplacements quotidiens que sur le choix du mode de transport.
Comment aller plus loin en matière de mobilité durable ? Le secteur des transports est un terrain de jeu pour l’innovation : à l’avenir, les batteries seront plus performantes pour limiter les recharges. Le sujet des transports est également pris en main par les urbanistes (même dans les zones rurales !) pour faire évoluer les zones habitées et limiter les distances à parcourir. Enfin, la généralisation des services de mobilité partagée (vélos en libre service, autopartage…) est un levier de poids pour permettre la démocratisation des mobilités durables. |
La Vendée, bonne élève en matière de mobilité durable ?
- 1800 km de pistes aménagées pour le vélo en Vendée.
La Vendée développe ses infrastructures cyclables, avec plus de 1 800 km de pistes aménagées, notamment le long du littoral (Vélodyssée, Vélocéan). D’abord orientées vers le tourisme, ces infrastructures se développent peu à peu pour les trajets du quotidien, avec notamment de nouvelles pistes cyclables, dans le cadre du plan Vélo-travail 2022-2028. Côté covoiturage, la Vendée compte 121 aires dédiées, soit plus de 2400 places de stationnement pour les voitures partagées.
Des projets innovants voient aussi le jour sur le territoire, comme la requalification de la zone industrielle de Montifaut, à Pouzauges, avec notamment la nomination de “référents mobilité” au sein de la quarantaine d’entreprises qui doivent réfléchir ensemble aux évolutions de pratiques sur le site ou encore à la mutualisation de moyens en faveur de la mobilité durable.
Quelles aides en Vendée pour bien s’équiper ?
Depuis février 2025, le bonus vélo et la prime à la conversion ont été supprimées par le gouvernement. Il convient de se renseigner auprès des collectivités locales pour identifier quelles aides elles peuvent proposer pour l’achat d’un vélo ou d’un VAE, comme les communautés de communes des Sables d’Olonne ou des Herbiers. Astuce : le site Mes Aides Vélo les répertorie en fonction de son lieu de vie !
Bien plus qu’une option, la mobilité durable est une voie nécessaire pour relever les défis environnementaux, sociaux et économiques auxquels la société fait face. De nombreuses solutions existent déjà, que l’on soit un particulier, une entreprise ou une collectivité : en choisissant le vélo pour ses trajets, en développant des infrastructures ou en incitant à l’éco-mobilité, chaque geste compte !
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