Construire mieux, vivre mieux : les clés d’une maison écologique

Crédit photos : Anthony Gravouil.


La construction d’une maison écologique est un véritable atout face aux défis climatiques. Ces habitations conçues dans le respect de la planète allient isolation renforcée, ventilation performante, matériaux biosourcés et équipements énergétiques performants comme les pompes à chaleur et les panneaux solaires. Résultat ? Un logement confortable, une facture énergétique réduite et une empreinte carbone minimisée.

Quels sont les grands principes d’une maison écologique ? Quels matériaux utiliser ? Quelles aides financières permettent d’optimiser les coûts pour une construction en Vendée ? Suivez le guide pour découvrir les étapes et les avantages d’une maison écologique.

Qu’est-ce qu’une maison écologique ?

À la différence d’une maison classique, une maison écologique a un impact réduit sur l’environnement. Elle est conçue pour créer le moins de pollution possible, avoir une grande efficacité énergétique et utiliser les ressources de manière durable (matériaux de construction, énergie, eau…) afin de minimiser son impact sur la planète. Toutes les maisons écologiques ne sont pas des constructions neuves, il est possible de rénover écologiquement son habitation.

Les grands principes de la maison écologique

Parmi les éléments fondamentaux de la maison écologique figure l’isolation thermique des murs, du toit ou encore des ouvertures. Ce sont des logements qui nécessitent peu de chauffage (ou de climatisation, dans les régions chaudes). Couplée à des systèmes de chauffage performants adaptés à la surface de la maison, cela permet un confort thermique, tout en faisant des économies.

Pour construire une maison écologique, l’isolation va de pair avec une ventilation naturelle efficace et une conception bioclimatique. Cela permettra à l’habitation de profiter de tous les avantages extérieurs (ensoleillement, ombre, flux d’air…) et faire des économies d’énergies. Par ailleurs, l’orientation de la maison, la disposition des fenêtres et des bouches d’aération, le type de stores et de volets, les matériaux. peuvent permettre de stocker la chaleur en hiver, et de s’en protéger en été.

Côté énergie, la maison écologique va naturellement se tourner vers les énergies renouvelables (EnR), via l’installation de panneaux solaires (photovoltaïques ou thermiques) ou le recours à la chaleur renouvelable (bois, géothermie). Une façon de produire de l’énergie grâce à des ressources inépuisables, et à moindre coût. La Vendée fait partie des bons élèves en matière d’EnR, avec 20 % de l’énergie consommée issue du renouvelable.

La maison écologique veille à une bonne gestion de l’eau, qui est une ressource fragile. Récupérateur d’eau de pluie, robinets et sanitaires à faible consommation ou équipés d’un mousseur, systèmes de filtration… ces équipements permettent de consommer moins d’eau : avantageux pour la planète comme pour le porte-monnaie.

Enfin, la maison écologique va adopter les grands principes de l’économie circulaire et du zéro déchet : réduction des déchets et tri sélectif, revalorisation des matériaux de construction, compostage… Autant de gestes significatifs pour réduire l’impact de son habitat et de sa vie quotidienne !

Les différents types de maisons écologiques

Dans l’univers de la maison écologique, il existe plusieurs types d’habitat qui répondent chacun à différents critères. Dans tous les cas, ces logements cherchent à avoir le moins d’impact possible sur l’environnement.

La maison bioclimatique

Une maison bioclimatique est conçue et construite pour tirer le meilleur parti des ressources naturelles locales, en fonction des caractéristiques climatiques et géographiques : une maison bioclimatique en Vendée sera différente d’une maison bioclimatique dans les Alpes !

Pour concevoir une maison bioclimatique, l’orientation et l’implantation sont primordiales, notamment afin de capter le maximum d’énergie solaire et de minimiser les pertes thermiques en hiver. Le climat océanique vendéen étant plus doux, la maison pourra tirer partie de l’ensoleillement avec une exposition sud, en veillant à limiter l’apport solaire en été avec des systèmes d’ombrage. En montagne, l’exposition sud permettra de capter la chaleur en hiver, mais la maison devra être optimisée pour la conserver.

Par exemple, de grandes fenêtres peuvent être orientées au sud pour capter la chaleur, combinées à des sols et des murs qui la restituent durant la nuit à l’intérieur de la maison. Les maisons bioclimatiques sont généralement équipées de systèmes d’ombrage évolutifs (stores à lames, voiles d’ombrage…) tout au long de l’année, pour se protéger de la chaleur en été. Isolation, étanchéité et ventilation sont aussi des éléments particulièrement étudiés pour faire de la maison bioclimatique un intérieur confortable à toutes les saisons.

La maison passive

L’efficacité énergétique est le maître mot de la maison passive ! Elle est conçue pour être très bien isolée et nécessite peu (voire pas) de chauffage. Afin d’obtenir le label « Passivhaus », la consommation annuelle d’énergie pour le chauffage ne doit pas dépasser 15 kWh par mètre carré de surface habitable. La moyenne en France est de 100 à 150 kW/m2/an.

Pour y parvenir, l’isolation, l’étanchéité à l’air et la qualité des ouvertures (fenêtres, portes, etc.) sont cruciales. L’orientation de la maison, sur le principe de la maison bioclimatique, est également importante pour permettre ces économies d’énergie.

Les maisons passives peuvent aussi être conçues pour être autonomes, c’est-à-dire produire autant d’énergie qu’elles en consomment, grâce à l’énergie solaire ou à la géothermie par exemple.

La certification Bâtiment basse consommation (BBC), c’est quoi ? La norme française BBC concerne les bâtiments (maisons individuelles, immeubles collectifs…) économes en énergie. Le seuil de consommation d’énergie annuelle est fixé à 50 kWh. Cela inclut toutes les énergies utilisées pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage, la ventilation, l’électroménager… En Vendée, 45 000 logements individuels sont certifiés (dont 440 rénovations).

La maison positive

Sur les mêmes principes que la maison passive, la maison à énergie positive va plus loin : elle produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme ! C’est possible par exemple en ayant recours à des panneaux solaires ou à la géothermie. Cette énergie peut être revendue et réinjectée dans le réseau électrique.

Quels matériaux pour une maison écologique ?

Le choix des matériaux est crucial lorsqu’on construit ou rénove une maison écologique. En effet, tous les matériaux de construction n’ont pas la même efficacité, certains matériaux respectent la nature, certains sont produits localement d’autres non…

Les matériaux naturels et biosourcés utilisés pour les maisons écologiques sont durables, ils garantissent une bonne performance et un impact moindre sur l’environnement. Ils n’émettent pas ou peu de polluants, un bon point pour la qualité de l’air intérieur !

Les matériaux biosourcés

• Le bois, utilisé pour la construction depuis toujours, peut être utilisé tant pour la structure que pour l’aménagement intérieur. Il aide à réguler l’humidité de l’habitation. Son dérivé, la laine de bois, est un isolant efficace qui résiste aux moisissures.
• La brique de terre cuite, largement utilisée dans la construction, est appréciée parce qu’elle stocke bien la chaleur. D’autres techniques emploient de la terre crue pour créer des blocs ou des briques de construction, comme le pisé. La terre crue a la capacité de garder la chaleur mais aussi la fraîcheur. En Vendée, c’est la spécialité de la société Argilus à Rives de l’Yon qui produit des briques en terre crue.
• La paille, comme la laine de bois, est un isolant naturel très efficace et disponible presque partout en France, avec un très bon rapport qualité/prix.
• Le chanvre, une plante qui pousse rapidement avec de faibles besoins en eau, fait également un très bon isolant. En Vendée, la coopérative Cavac est spécialisée dans l’isolation en chanvre. Une fois mélangé à de la chaux, il peut être transformé en béton de chanvre pour monter des cloisons.
• La ouate de cellulose, fabriquée à partir de papier, peut être utilisé pour isoler des bâtiments. C’est ce que propose l’entreprise Igloo France Cellulose installée aux Achards.
• Le liège est un très bon isolant thermique et phonique, fin et léger.

Les matériaux à faible impact, ou issus de l’économie circulaire

• La chaux est un composant minéral qui permet de créer des enduits pour l’intérieur comme pour l’extérieur. Elle est naturelle et biodégradable, et offre une bonne régulation de l’humidité.
• Donner une seconde vie à des matériaux de récupération est une bonne piste pour construire ou équiper une maison écologique : carreaux de ciment, briques, lames de parquet ou poutres en bois… les opportunités de trouver des pépites près de chez soi et à moindre coût sont nombreuses, comme à la matériauthèque de La Gaubretière.

Combien coûte une maison écologique ?

En moyenne, il faut compter 1500 à 2500 euros par m2 pour une maison bioclimatique ou passive, et 2000 à 3500 euros par m2 pour une maison positive. Un coût de construction plus élevé que la moyenne (1200 à 1800 euros par m2 en Vendée), mais ces habitations permettent de faire de réelles économies d’énergie sur le long terme, c’est donc un investissement pour l’avenir.

Comme pour toute maison, le coût au m2 d’une maison écologique varie en fonction de nombreux facteurs : situation géographique et prix du terrain, complexité de la conception, matériaux utilisés, équipements choisis, prix de la main d’œuvre, possibilité d’intégrer de l’auto-construction… Chaque situation sera donc très différente ! La construction d’une maison écologique demande d’avoir recours à des professionnels, comme des architectes pour faire des études complémentaires aux plans, mais aussi à des matériaux ou des équipements plus onéreux que la moyenne (ventilation double flux, fenêtres triple vitrage, géothermie…)

Quelles aides pour financer la construction d’une maison écologique ? Plus respectueuse de l’environnement, la maison écologique a tout bon pour bénéficier de certaines aides financières. – Construction neuve : pour une maison écologique sortie de terre, les propriétaires peuvent souscrire un éco-prêt à taux zéro. Il peut aller jusqu’à 30 000 euros pour des équipements de haute performance énergétique (pompe à chaleur, panneaux solaires…). Sur condition de ressources, il est possible d’obtenir un prêt Action-Logement à un taux de 1%. Les propriétaires bénéficient de la TVA réduite à 5,5 % et peuvent bénéficier des Certificats d’économie d’énergie (CEE). – Rénovation : la rénovation des logements est soutenue par le dispositif gouvernemental Ma Prime Rénov’ qui peut prendre en charge jusqu’à 80 % du bouquet de travaux si le logement gagne en performance énergétique. Ces travaux sont éligibles à l’éco-prêt à taux zéro, à la TVA réduite et aux Aides des fournisseurs d’énergie (CEE).

Les collectivités locales peuvent aider au financement de travaux et d’équipements performants via des subventions ou des prêts à taux réduits. Certaines collectivités, comme Noirmoutier-en-l’île proposent une exonération de la taxe foncière pour les logements très performants.

Quels sont les avantages d’une maison écologique ?

Se sentir bien chez soi est primordial : se ressourcer, dormir, élever ses enfants, télétravailler… Le logement est un des besoins fondamentaux, qui représente près de 30 % du budget des ménages en France. Une part importante qui peut être un levier concret pour la transition écologique : en effet, le logement représente 18 % de l’empreinte carbone des Français, selon l’ADEME.

Comme son nom l’indique, la maison écologique a un réel intérêt pour diminuer l’empreinte carbone de son habitat. Mais c’est aussi une solution efficace pour faire des économies à long terme et valoriser son patrimoine.

Une maison à faible impact

Du fait de leur conception – matériaux sans émanations toxiques, recours à l’énergie renouvelable, isolation renforcée, adaptation au climat local… – les maisons écologiques émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre (GES) que des logements classiques.

Une maison économique

Si l’investissement de départ est plus élevé de 15 à 20 % que pour un logement classique, la maison écologique permet de faire des économies d’énergie considérables sur le long terme, en utilisant les ressources renouvelables et en dépendant le moins possible des fluctuations des prix de l’énergie. Avec une maison passive, la facture de chauffage annuelle peut être réduite de 70 à 80 %, et de 30 à 50 % pour l’électricité : une façon concrète de compenser les coûts initiaux.

Une maison confortable et saine

Bien conçues et bien isolées, les maisons écologiques sont naturellement confortables : réduction des ponts thermiques et de l’humidité qui donnent une sensation de froid, gestion de la lumière naturelle… De plus, grâce à l’utilisation de matériaux biosourcés, l’air intérieur est plus sain.

Une maison favorable à la biodiversité

En optant pour des matériaux naturels, des solutions d’ombrage végétales, la récupération de l’eau de pluie ou encore un toit végétalisé, la maison écologique est un vrai soutien pour la biodiversité locale.

Autant de raisons qui font d’une maison écologique un patrimoine immobilier prisé. Plus respectueuses de l’environnement et de la santé humaine, les maisons écologiques tirent parti des ressources naturelles tout en limitant leur impact et en apportant un confort maximal. Un vrai choix de vie pour aujourd’hui et pour les générations à venir !