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Jardiner responsable pour favoriser la biodiversité vendéennes

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Planter une haie, égayer son balcon ou faire refleurir son jardin… l’envie de mettre les mains dans la terre revient avec les beaux jours. Dans une période d’appauvrissement de la biodiversité, de sécheresses récurrentes et de raréfaction des ressources, fleurir son coin de verdure demande de s’adapter. Un virage que de nombreux acteurs en Vendée ont déjà pris !

Nombreux sont les foyers vendéens à pouvoir profiter d’un jardin dès l’arrivée des beaux jours : le département, plutôt rural, compte 80 % de maisons individuelles. Face au dérèglement climatique, ces espaces de verdure sont des richesses qui peuvent apporter de la fraîcheur et accueillir de la biodiversité.

Des plantes locales et résilientes

Pour jardiner de la façon la plus durable possible, rien de tel que de faire son choix parmi les espèces locales. Elles seront bien mieux adaptées au climat océanique vendéen que des espèces plus exotiques. De même, pour s’adapter aux risques de sécheresse, choisir des essences peu gourmandes en eau permettra au jardin de résister au fil des ans, mais aussi de faire des économies d’eau au jardin.

Pour créer de l’ombre dans un grand jardin, on peut par exemple se tourner vers un tilleul ou un charme, et pour les jardins plus petits vers un érable ou un sureau noir. Côté fleurs, les mêmes conseils s’appliquent : des essences vivaces locales et peu gourmandes en eau égayeront le jardin pendant plusieurs années ! On évitera donc les géraniums, pour se tourner vers la sauge, la lavande ou le millepertuis, à la fois rustiques, belles et utiles aux pollinisateurs.


Le saviez-vous ? En Vendée, 90 % de l’eau potable est captée en surface, principalement dans les rivières et réserves. Ces dernières sont bien plus sensibles à la sécheresse et à la pollution.
 
> Découvrez les gestes et actions locales pour mieux préserver cette ressource fragile mais aussi comment est organisée la gestion de l’eau en Vendée.

Trois conseils pour un jardin qui résiste à la sécheresse

  • Planter à l’automne pour que les racines s’installent avant les chaleurs
  • Pailler généreusement autour des pieds pour conserver l’humidité (avec des feuilles mortes, des broyats du jardin, de la paille, des écorces, du chanvre…)
  • Favoriser les haies mixtes, composées de différentes espèces locales, qui protègent du vent et ombragent le sol

Enfin, qui dit espèces locales dit aussi… espèces cultivées localement ! Le secteur du jardinage s’est largement mondialisé, si bien que les allées des pépinières sont achalandées de plantes importées, parfois depuis le bout du monde. Afin de limiter l’empreinte carbone des végétaux, il est important de vérifier leur provenance et de choisir les plus locaux possibles.

Et pour offrir ? Des bouquets vraiment responsables, ça existe

Comme les plantes, arbustes et arbres, les fleurs que l’on croise sur les étals viennent souvent de loin : les principaux producteurs de fleurs dans le monde sont les Pays-Bas, la Colombie et l’Equateur. Il est alors très difficile de savoir dans quelles conditions elles ont été cultivées : exposition aux pesticides, respect des travailleurs et travailleuses… Pour trouver des fleurs vraiment responsables, le Collectif de la fleur française répertorie les fleuristes qui proposent des fleurs locales et de saison. Neuf adresses vendéennes font partie du réseau.

Exit les pesticides, bonjour le compost

Pour un jardin vivant, rien de tel qu’un jardin varié ! En effet, la monoculture – de gazon, d’une espèce unique de haie ou de fleurs – est moins accueillante pour la biodiversité qu’un panache d’espèces qui vont bourgeonner et fleurir à différentes périodes de l’année. Or, quoi de plus joyeux qu’un massif de fleurs qui attire les papillons ?

Une fois les espèces choisies, vient le moment de les planter, de les faire grandir et de les entretenir. Et là aussi, de bonnes pratiques peuvent rendre le jardin esthétique, et plus vertueux ! Par exemple, certaines associations de plantes sont favorables : elles créent de vrais refuges pour la biodiversité, comme les prairies fleuries, ou repoussent les nuisibles. Par exemple, la bourrache et le cerfeuil éloignent les limaces, la menthe et la lavande repoussent les fourmis, tandis que les œillets d’Inde et les soucis éloignent de nombreux nuisibles.

Côté entretien, les pesticides et engrais chimiques sont à éviter : ils polluent durablement le sol et les cours d’eau, et déséquilibrent les écosystèmes naturels pourtant indispensables à la biodiversité et à la lutte contre le réchauffement climatique. Heureusement, il existe des engrais naturels : le compost est un très bon booster de croissance, de même que le purin d’ortie ou la corne de bœuf (à retrouver en pépinières). Autre avantage de taille, le compost est une excellente façon de réduire les déchets domestiques !

A découvrir :

Pas de jardin ? Pas de problème ! Les adeptes du compost peuvent eux aussi réduire leurs déchets, même en appartement. Solutions pratiques, conseils malins et astuces zéro odeur…
 
Découvrez comment composter en appartement sans contrainte

Troquer, partager, adopter la seconde-main

Jardiner durable, c’est aussi consommer de façon réfléchie : qu’il s’agisse de matériel, de plants et boutures, de pots, de graines… il n’est parfois pas nécessaire de se tourner vers du neuf. Le jardinage étant propice au partage, les réseaux de troc locaux sont nombreux : il existe par exemple des groupes sur les réseaux sociaux, des événements de troc comme à Saint-Cyr-en-Talmondais et des grainothèques participatives dans les bibliothèques, comme aux Lucs-sur-Boulogne ou à Cugand.

La Vendée compte de nombreuses ressourceries qui peuvent proposer des pots, petits outils de jardinage, tuteurs, et même des plantes. Et en se rendant dans les ressourceries végétales du département à Fontenay-le-Comte, Mouzeuil-Saint-Martin, Xanton-Chassenon et Puy-de-Serre, il n’est pas rare de tomber sur des végétaux à récupérer ! Acheter en ressourcerie c’est, en sommes, l’assurance d’acheter à tout petit prix.

La seconde main, bien plus qu’une tendance

Et si consommer autrement devenait la norme ? Du textile aux articles de sport, en passant par les objets du quotidien, la seconde main s’invite dans tous les pans de nos vies. Économique, écologique, et pleine de ressources !
Adopter la seconde main pour une consommation plus durable
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Et même vos équipements sportifs peuvent être de seconde main

Enfin, rien de mieux que les jardins collectifs et partagés pour apprendre et transmettre des bonnes pratiques et des savoir-faire sur le jardinage ainsi que de nombreuses astuces pour un jardin respectueux de l’environnement.

Aller plus loin

→ Le réseau Mon jardin au naturel regroupe de nombreux jardins collectifs en Vendée. L’occasion d’apprendre, d’échanger et de jardiner sans pesticides.
Comment économiser l’eau au jardin ?
Les conseils de l’ADEME pour un jardin au naturel
Le guide complet des plantes locales