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Panneaux solaires, pompe à chaleur, contrat d’électricité verte… quelle énergie renouvelable choisir pour mon logement ?

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Choisir une source d’énergie renouvelable pour son logement permet d’avoir un impact concret sur la transition énergétique. Mais il n’est pas forcément facile de s’y retrouver en fonction de son type d’habitation et de ses usages. Explications avec quatre foyers vendéens :

  • Jean, propriétaire de sa résidence principale
  • Lydia, propriétaire d’une résidence secondaire
  • Océane et Florian ont un projet de construction
  • Julie et Martin, locataires d’un appartement

Allumer la lumière ou le chauffage, cuire ses repas, télétravailler… Les usages de l’énergie dans un logement sont multiples, et se retrouvent dans beaucoup de gestes quotidiens ! Face à la crise environnementale, chaque citoyenne et citoyen peut agir à sa mesure : à la maison, par exemple, les écogestes et le recours aux énergies renouvelables (EnR) sont des façons efficaces de réduire son empreinte carbone, et de faire des économies sur le long terme.

Le développement de la filière des énergies renouvelables est un des piliers de la transition énergétique : les EnR représentent 20 % de la consommation en France en 2023, avec un objectif de 33 % en 2030. Si la Vendée est un département où l’on consomme plus d’électricité que la moyenne française, elle est bonne élève sur la production d’EnR, qui couvre près de 20 % de la consommation.

Pourquoi parle-t-on d’énergie renouvelable ?
Ces énergies sont qualifiées de renouvelables car elles sont issues de ressources que la nature renouvelle en permanence, à la différence des énergies fossiles – pétrole, charbon – ou des énergies nucléaires.

Quelles sont les énergies renouvelables en Vendée ?

Il existe plusieurs sources d’énergie renouvelable :
– le solaire qui convertit la lumière en électricité (panneaux photovoltaïques), ou en chaleur (panneaux thermiques),
– la géothermie qui récupère la chaleur naturellement produite par la Terre,
– la biomasse, qui utilise des matières organiques comme source d’énergie par fermentation ou combustion,
– l’éolien qui utilise la force du vent,
– l’hydraulique, qui utilise la force motrice de l’eau pour produire de l’énergie (les rivières, les marées, les chutes d’eau).

L’éolien et l’hydraulique vont produire de l’électricité, tandis que la géothermie produit des calories, c’est-à-dire de la chaleur. Le solaire et la biomasse peuvent aussi produire de la chaleur et de l’électricité.

Jean, propriétaire d’une maison de 150 m² à Sèvremont

Jean est propriétaire d’une maison construite en 1976, entourée par un terrain d’environ 1 hectare et classée E par le DPE. Si elle ne fait pas partie des passoires énergétiques, classées F ou G, son isolation est à revoir pour assurer un meilleur confort thermique et réduire la consommation d’énergie. La maison est chauffée par une chaudière au fioul et un chauffe-eau électrique assure la production d’eau chaude, dont la consommation est faible pour une personne. Pour la cuisson, Jean dispose d’une plaque au gaz bouteille.

À 69 ans, Jean craint de devoir se lancer dans de grands travaux de rénovation fatigants et trop coûteux. Il souhaite pourtant rester chez lui le plus longtemps possible de façon confortable et pourquoi pas réduire ses factures d’énergie, de plus en plus élevées. À terme, il souhaite pouvoir léguer une maison en bon état à ses enfants.

Quelles solutions pour Jean ? Pour l’aider à trouver des solutions, Jean peut se rendre dans l’Espace Conseil France Rénov près de chez lui. Le conseiller France Rénov le conseille de façon neutre, de faire en premier des travaux d’isolation pour limiter les déperditions thermiques, puis avoir recours aux énergies renouvelables pour le remplacement de son chauffage. La géothermie aurait pu être une solution mais ses radiateurs ne sont pas dimensionnés pour. Il peut se tourner vers une chaudière à bois afin de remplacer sa chaudière au fioul sans refaire intégralement le système de chauffage.

Quelles aides pour Jean ? Ces améliorations représentent un coût, mais la situation de Jean relève du « bouquet de travaux » où différents projets sont engagés en même temps. Jean est éligible à plusieurs aides : un parcours accompagné de Ma Prime Rénov’ qui peut financer jusqu’à 90 % du montant des travaux (sur une enveloppe maximum de 70 000 euros) si l’habitation gagne deux lettres sur le DPE (en passant de E à C), l’éco-prêt à taux zéro et les Certificats d’économie d’énergie (CEE).

Pour s’y retrouver parmi ces aides financières et être aiguillé sur la meilleure option dans son cas, Jean peut se rendre dans un espace conseil France Rénov’ et échanger avec un conseiller.

Lydia, propriétaire d’une maison secondaire à Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Lydia, 45 ans, vit et travaille à Paris. Elle vient régulièrement en Vendée retrouver sa famille pour les week-ends et les vacances. Elle loge dans sa résidence secondaire, une maison de ville avec un petit jardin construite dans les années 1990, où elle aimerait s’installer à l’année d’ici 10 ans. Pour l’heure, l’habitation dispose d’un chauffe-eau et de radiateurs électriques, utilisés très ponctuellement.

Lydia aimerait se tourner vers les énergies renouvelables pour l’électricité et le chauffage de la maison de 70 m² dès maintenant, sans attendre son installation définitive.

Quelle solution pour Lydia ? Elle peut opter pour l’installation de panneaux solaires sur sa toiture bien orientée, la Vendée étant un des départements les plus ensoleillés de la côte atlantique. Avec un usage quotidien, l’investissement peut être amorti en 8 à 15 ans. Dans son cas, Lydia pourrait vendre la totalité de sa production dans un premier temps, avant de choisir l’autoconsommation combinée à un contrat d’électricité verte au moment de son installation. Le choix de convecteurs électriques plus performants sera aussi indispensable.

Quelles aides pour Lydia ? Le coût d’un tel projet dépend du nombre de panneaux installés sur la toiture, et peut tourner autour de 10 000 euros pour une maison individuelle. Comme il s’agit d’une résidence secondaire, Lydia ne peut pas bénéficier de l’aide Ma Prime Rénov’, ni de l’éco-prêt à taux zéro. Elle peut en revanche bénéficier du CEE et de la TVA réduite à 5,5 %. Bon à savoir, elle peut également se renseigner sur les énergies solaires auprès d’un conseiller France Rénov’ qui lui donnera des conseils technique, administratif et financier et pourra même réaliser une étude d’opportunité.

Océane et Florian, propriétaires d’une construction neuve à Bellevigny

Jeunes parents d’un enfant, Océane et Florian font construire leur résidence principale au nord de La Roche-sur-Yon pour rester proches de leur travail. Sur le terrain de 500 m², l’habitation en ossature bois de 120 m² a été conçue pour consommer peu d’énergie.

Quelles solutions pour Océane et Florian ? Ils peuvent opter pour un mix géothermie (chauffage et eau chaude sanitaire) + électricité issue du renouvelable. Leur terrain est suffisamment grand pour recevoir un système vertical au sol. La géothermie peut aussi leur permettre de rafraîchir l’habitation en cas de forte chaleur.

Ils peuvent également choisir d’installer des panneaux solaires thermiques. Reliés à un chauffe-eau solaire thermodynamique, ils permettront de produire de l’eau chaude grâce à l’énergie solaire.

Avec leur toiture exposée au sud, ils peuvent également opter pour le solaire photovoltaïque, raccordé au réseau d’électricité. Cette option peut leur permettre d’auto-consommer une partie de leur production et de revendre le surplus. Le solaire peut aussi être combiné à un chauffage au bois, comme un poêle à granulés.

Qu’il s’agisse de géothermie ou de solaire, l’installation du système leur coûtera autour de 10 à 15 000 euros. Ces équipements permettent de réaliser des économies sur la facture d’électricité (jusqu’à 50 % d’économies entre la géothermie et un chauffage électrique) et sont généralement amortis en une dizaine d’années.

À savoir : la législation interdit les chaudières au fioul ou à gaz dans la construction neuve individuelle depuis 2022.

Quelles aides pour Océane et Florian ? Cette dépense étant comprise dans celle de la construction de la maison, le couple n’est donc pas éligible aux aides concernant la rénovation énergétique. Ils pourront être exonérés de taxe foncière pendant deux ans après la construction selon la commune dans laquelle ils résident. En optant pour le solaire, ils pourront bénéficier de la prime d’auto-consommation, calculée en fonction de la puissance de l’installation. Ils pourront également revendre la production qu’ils n’auront pas consommée.

Julie et Martin, locataires d’un appartement à La Roche-sur-Yon

Le jeune couple d’actifs est locataire d’un appartement de 50m², où tout est électrique : cuisson, eau chaude et chauffage. L’appartement est correctement isolé, avec un DPE classé C, et le propriétaire ne souhaite pas engager de travaux d’amélioration thermique.

Quelles solutions pour Julie et Martin ? Étant locataires, ils ont des moyens d’action limités : pour se tourner vers les énergies renouvelables, la solution la plus appropriée est de choisir un fournisseur d’électricité verte. L’ADEME a labellisé les offres de certains fournisseurs « label Vertvolt » qui prend en compte l’approvisionnement en énergie renouvelable française, la présence d’énergie nucléaire au sein de l’offre et la part d’approvisionnement auprès de fournisseurs en gouvernance partagée (notamment des projets citoyens).

Un tel changement devrait faire augmenter leur facture, notamment en raison du prix de l’abonnement. Sans totalement compenser cette hausse, suivre de près leur consommation devrait permettre à Julie et Martin de faire des économies d’électricité, donc de baisser leur empreinte carbone.